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Cette nuit débute les Finals NBA entre les San Antonio Spurs et le Miami Heat. Une rencontre pas franchement surprenante puisqu’elle met aux prises le premier de la saison régulière à l’Est au second à l’Ouest (qui a longtemps été premier également), et qu’il s’agit de deux des équipes les plus régulières des dernières saisons. Une opposition de style entre le jeu collectif et ultra-huilé des Spurs et le « tout à LeBron » désormais prôné à Miami comme à la « bonne » époque de Cleveland.
Petite présentation des forces en présence avec, bien sûr, notre tant attendu pronostic.
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SAN ANTONIO SPURS
Pour se hisser jusqu’ici les Spurs n’ont pas vraiment tremblé. Deux sweeps face aux Lakers mais surtout en finale de Conférence contre Memphis et seulement deux rencontres de perdus contre les jeunes loups de Golden State. Le parcours quasi parfait pour les jambes vieillissantes de San Antonio comme on aime à le répéter à chaque début de saison.
Vieillissante équipe peut être mais toujours terriblement efficace avec ce qu’il faut d’expérience pour s’extraire de tout type de situation: la nullité de Los Angeles, la rapidité et l’athlétisme des Warriors puis le collectif des Grizzlies.
Les hommes de Popovich ont également pu profiter de la blessure de Westbrook pour ne pas affronter Oklahoma, peut être la seule équipe à l’Ouest capable de les arrêter cette saison. Et encore. Parce qu’avec un Tony Parker à ce niveau là, San Antonio pouvait très bien regarder OKC droit dans les yeux.
Les spécialistes et nous-même l’avons répété tout du long de l’année: TP réalise sa meilleure saison et se pose en meilleur meneur 2012-2013. Et s’il n’a pas été élu dans le premier 5 de l’année, c’est seulement parce qu’il n’est pas américain, tout le monde le sait. Il porte son équipe, prend ses responsabilités aussi bien aux shoots que dans la distribution, rythme la rencontre. Le patron de SA, c’est lui désormais.
Evidemment il peut compter sur un collectif équilibré et précieux, fait de joueurs aussi différents que complémentaires. Leonard, Splitter, Bobo Diaw en homme de l’ombre, Neal, Green et bien évidemment ses deux compères de toujours Ginobili et l’infatigable Tim Duncan. Leurs plus belles heures sont derrières eux mais Timmy reste ce joueur à l’exceptionnelle régularité qui fait le boulot en taulier et el Manu garde des bribes de magie dans les mains pour faire la différence au bon moment (buzzer beater du premier match contre Memphis).
On ne peut pas vraiment établir de points forts ou points faibles à cette équipe qui a là certainement sa réelle dernière chance d’aller chercher une cinquième bague. En quatorze ans s’il vous plait.
Mais pour ça, il faudra passer sur le corps du favori désigné en début de saison, le Heat de Miami.
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MIAMI HEAT
Le plus dur a été réalisé l’an passé, on le sait tous. En remportant le titre pour lequel l’équipe avait été construite avec ce fameux Big Three, la pression était désormais sur la concurrence qui savait qu’aller les chercher désormais ne serait pas une partie de plaisir. Mais le Big Three n’existe déjà plus, qu’on se le dise. Wade n’a plus sa force d’antan et s’est intelligement effacé derrière son poto LeBron tandis que Bosh n’est plus personne (et on est bien content). La configuration actuelle du Heat renvoie à celle de Cleveland des années James. LeBron leader + des lieutenants. Bon, ça reste des lieutenants de luxe hein, surtout avec les arrivées de la gâchette Allen et du fou génial Andersen ou la saison sérieuse de Chalmers. Sauf que l’on a cette dérangeante impression de revivre du basket moche à regarder où un seul mec joue contre le reste du monde.
Mais en même temps comment peut-il en être autrement ? LeBron James est au-dessus de la mêlée, largement, et pourrait à lui tout seul hisser les Bobcats jusqu’en Playoffs. Il a encore été immense durant la saison, prenant un nouveau titre de MVP sans qu’on puisse y retrouver à dire. Le mec a franchi un nouveau cap avec ce titre, joue libéré donc est encore plus fort. Ca fait peur.
Mais le Heat reste prenable. Disons plutôt qu’il y a des raisons d’y croire. On a vu que lorsqu’il évoluait face à un jeu basé sur le collectif comme celui d’Indiana, Miami rencontrait plus de difficultés avec cette série en 7 matches. Il faut éviter les possessions trop rapides, les pertes de balles idiotes sinon le Heat punit de suite. Jouer dans la raquette peut aussi être une solution, Bosh étant à la rue comme dit plus haut et Haslem, Andersen, bien que ce soit costaud, ça ne tient pas sur toute une partie.
A San Antonio de trouver la bonne configuration mais sur ce point, on ne se fait pas de soucis.
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PRONOSTIC
Il faut poser les choses clairement: prendre 4 matches à Miami, ça semble perdu d’avance. Surtout que dans le trio final composé de Memphis-Indiana-San Antonio, ce sont sans doute les deux premiers qui avaient le plus d’armes pour gêner le Heat…
Reste aux Spurs cette capacité d’adaptation qu’aucune autre équipe ne maitrise autant et le talent pur de Parker et Duncan. Le français devrait prendre le meilleur sur Chalmers et possède les cartes en main pour emmener son équipe jusqu’au sommet. S’il y parvient, c’est un titre de MVP au bout et sans aucun doute le statut de plus grand sportif français de tous les temps.
Mais il faut se rendre à l’évidence, il suffit qu’un Wade ou Bosh soit solide chaque soir au côté de James et Miami l’emportera certainement. Ce que ne souhaite pas les 49 états autre que la Floride selon un sondage. C’est toujours ça de pris pour les texans.
Prono: 4-2 Miami
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