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Iggy and The Stooges - Ready To Die (2013)

Publié le 06 juin 2013 par Oreilles
Iggy and The Stooges - Ready To Die (2013) On n'est pas obligé de mépriser d'avance ce truc, sous prétexte que les mecs n'ont rien pondu depuis 1973, sans parler du retour de flammette The Weirdness, passé vite fait bien fait aux oubliettes de l'Histoire. On n'est pas non plus obligé de cracher sur un iguane en sortie de reptation consumériste pour les galeries Lafayettes, ou sur un ex gratteux plutôt doué reconverti en hiérarque capitaliste pour la Silicon Valley (je veux parler de Williamson qui a fini cadre sup' chez Sony).
Ok, l'utopie de la  Fun House est loin, mais Iggy Pop n'a jamais été Jello Biafra, et il assume parfaitement. Ses chansons n'en restent pas moins politiques et subversives, et les premiers mots de "Search and Destroy" sont mille fois plus corrosifs que n'importe quel "Fuck capitalism" de n'importe quel groupe alterno local. Si on oublie les ballades ineptes et quelque peu indignes qui concluent les deux faces, il reste bel et bien sur ce  Ready to die  une poignée de chansons carrément prenantes, et il ne sert à rien de le mesurer au mètre étalon Raw power, chef d'oeuvre indépassable de violence contre-culturelle
Iggy and The Stooges - Ready To Die (2013)
C'est comme traversé par l'air du temps qu' Iggy affronte et fuit en même temps le réel : tout brûle mais il n'est pas sûr d'être réellement concerné, comme le dit le premier titre "Burn". Il a des jours envie de prendre son "Gun", à défaut de faire la révolution ! La "Les Paul Custom" d'époque millésime 1969 de Williamson est là pour enflammer les morceaux, un brin grandiloquente. Sur "Sex and Money", Iggy s'allonge sur le divan et confesse ses minables obsessions, entouré de greluchettes qui vocalisent délicieusement derrière lui. "Job" balance un riff stoogien bien serré pour un morceau bien cynique, tandis que "Ready to die" nous prend à la gorge : "Got depression, i'm shooting for the sky, cause i'm ready to die". C'est presque aussi beau que "Somebody got to save my soul".
Sur le plan du son, c'est un hybride du premier album garage et de Kill City, l'album post Raw power où Pop et Williamson prolongeaient leur aventure avant de se séparer pour des aventures bien distinctes.
  Bien-sûr le timbre de la voix a changé avec l'âge, mais des vestiges de cette voix obtue de branleur renfrogné, qu'on peut entendre sur le premier album, sont bien là. On entend aussi des graves de crooner et cette voix juvénile à la "Search an destroy". Bref, on est assez loin de la beauté acide de Fun House et Raw power : un mélange de fun, de provoc' et d'introspection.
En bref : Pop et Williamson conjurent la mort avec un album plutôt réussi qui clôturera probablement, et de manière assez digne, l'aventure d'un groupe hors du commun. Ready to die. Iggy and The Stooges - Ready To Die (2013)


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