Quand on réfléchit à quelque chose, on a souvent une tendance à le réduire à deux parties. C’est une tendance humaine de simplifier et diviser la perception en catégories. C’est souvent pris comme une faute de voir les choses trop simplifiées. On dit souvent que rien n’est tout blanc ou tout noir, que rien n’est si simple. Néanmoins, le numéro deux est important. Une dualité existe de nature dans tout. On est tous pleins de contrastes et de contradictions. Les extrêmes opposées sont omniprésentes : la femme et l’homme, la lumière et le noir, l’action et la réaction, l’agitation et le calme. Un grand défi de la vie vient du fait d’atteindre l’équilibre entre ces aspects si disparates.
Les tableaux de Fabienne RIBEYROLLES capturent la dualité qui existe partout. Dans les grands tableaux carrés, fait de peinture à l’huile et de sable noir, on trouve un contraste entre les coups de peintures épais et énergiques parmi un fond tout lisse. Il y a une violence, un caractère perturbateur et séparateur dans chacun de ces tableaux. On ressent dans plusieurs de ces tableaux une énergie imbattable qui détruit la paix. Encore et encore l’orange bouleverse le bleu, sa couleur complémentaire, et les lignes noires ébranlent la couleur. Dans « l’Erosion », comme son nom l’indique, on voit une espèce de tension : le processus d’érosion passe par une force active sur une force passive. Le tableau s’empare d’une compétition entre deux éléments, où l’un semble dominer l’autre. Dans « Chemin de traverse, » une forme bifurque en deux chemins. Malgré la différence, aucun chemin n’est nécessairement meilleur que l’autre. Ce tableau, contrairement à « l’Érosion », nous inspire de la paix et du réconfort qui peut exister dans la dualité.
Ces cinq images abstraites, venant des contrastes qui y apparaissent, saisissent quelque chose d’authentique de la nature contradictoire et de l’expérience humaine. En fait, une telle prise de l’existence humaine est exactement ce qu’on peut attendre de l’art, non ?
Les tableaux de Fabienne RIBEYROLLES seront visibles à la Galerie Art ‘Et Miss jusqu’au 23 juin.