Marseille : capitale de la musique ?

Publié le 06 juin 2013 par Generationnelles @generationnelle

Marseille, Marseille, on t’écoute ! Les festivités pour Marseille-Provence, Capitale Européenne de la culture 2013 ont commencé en reflets et en plumes et continuent avec l’ouverture du musée à la façade en dentelle, le Mucem. Mais les invasions de graphs et d’animaux exotiques au Pavillon M manquent de musique. Je te propose donc un voyage musical via planète Marseille mais pas forcément Mia !

Et non, Paris n’est pas la ville de toutes les musiques ! Les régions font de plus en plus entendre leur voix. Dans cette bataille, Clermont Ferrant avait déjà montré, la première, les dents avec les Cocoon et Zak Laughed et depuis … Caen et les psychédéliques Concrete Knives, Reims et nos chouchous des Shoes ou Biarritz et la dansante la Femme ont rejoint la guerre musicale. La cité phocéenne a fait parler d’elle pour son rap et R’nB avec Soprano, Kenza Farah et dernièrement avec les rois de la place, Iam qui a crié « les raisons de la colère. » Depuis avec le festival This is (not) music où Cody Chesnutt, Peter Doherty ou Liars ont enflammé la scène du Cabaret Aléatoire, Marseille a prouvé, cette année, avoir plus d’une corde à son arc. Sans forcément parler de Patrick Fiori, voilà une petite sélection subjective rock et électro mais pas uniquement qui fait danser du panier à la Canebière.

Alors que les petits jeunes des Splash Macadam et des Dissonant Nation commencent à diffuser leur bon rock sauvage, de la Plage de rock aux Transmusicales de Rennes, les tôliers du coin : Oh ! Tiger Mountain et les Kid Francescoli annoncent leur retour dans les bacs. Mais ceux que la région, et même plus loin, attendent avec impatience, ce sont les Nasser. Le trio a trimballé son électro punk aux synthés rythmant et aux guitares cinglantes dans tout l’hexagone et même au Maroc et en Chine. Leur énergie en live étonnante avec le chanteur charismatique Nicolas à la batterie et leur single phare Come On, les ont sacrés rois de l’électro rock et attiré une série de bons compagnons. A la réalisation du dernier clip de leur camarade Kid Francescoli ou au remix de leurs célèbres voisins Soma, Nasser sème les indices de son EP successeur de #1, #2, #3 et #4. Entre les images vintage de Husbands qui ont tourné dans leur studio ou un guest prestigieux tel le banlieusard Jessie Chaton de Fancy, quelle tendance aura la préférence du trio ? Une réponse très bientôt, apparemment…

Et pas totalement face à la mer, Aix en Provence a laissé fuser ses talents loin du cours Mirabeau. Côté pile, prenez du swing, de la couleur et un esprit de troupe. En mixant le tout, vous obtiendrez les farfelus et endiablés Deluxe. Les 6 magnifiques n’ont qu’une religion : la moustache et qu’une envie : faire danser les spectateurs de France et de Navarre. Avec leur look d’indien de l’espace, les DLX osent voler dans les plumes avec un électro au saxo parfait pour une soirée folle. Et l’hymne de la nuit peut être Mister Chicken au flow habilement conduit par l’atomique Liliboy au corset doré à la Madonna. Côté face, misez sur la douceur, le vintage et la nostalgie sucrée des Andromakers. Le duo féminin ne chine pas pour rien dans les vide-greniers mais a sorti de ses découvertes de véritables petits bijoux délicieusement enfantins et électros. Les jeunes filles font passer à la moulinette un classique de Charles Trenet ou un chanson pop de Smiths. Avec leurs jouets électroniques, Nadège et Lucie veulent renouer avec le vinyle à double face pour leur double EP Lanters et le premier extrait très années 80, Father Denis. Ce grenier magique a déjà séduit Paulette et même les Inrocks

Et puis il y a les adoptés. Ces musiciens « tombés en amour » de la bonne mère. Parmi ceux-là,  Aline fait office de figure de proue. Les 4 garçons ont quitté une ville imaginaire pour Marseille et « Regarde Le Ciel » en rappelant les meilleures heures de la pop anglaise des années 80. En anglais dans le son mais en français dans le texte, Aline, comme Lescop, incarne totalement la pop française moderne. Des chansons racontant les petits bobos de la vie d’un garçon avec les copains, la solitude, l’insouciance ou la drague. Leur premier tube, Je Bois et puis je danse, a déjà donné envie à plus d’un de chauffer la piste de danse,  après quelques pintes de bière (l’abus d’alcool est dangereux pour la santé). Alors que le quatuor se délocalisera à Paris pour célébrer la prochaine Fête de la Musique, le vieux port de Marseille enflammé sera retransmis par France 2. Une façon de s’échauffer avant de fêter les 15 ans du Festival Marsatac.

 Solène L.

Crédits: Frank Loriou – Agathe Mirafiore-SL