Il y a de cela quelques semaines, à l’occasion d’un banal contrôle routier, un policier thaïlandais m’a gentiment fait remarqué que mon permis de conduire international était périmé depuis 5 ans … et oui rien que çà !
En effet, bien naïvement je pensais que le permis de conduire international était valable à vie comme le permis de conduire français, surtout après la vingtaine de contrôles précédents pour lesquels je n’ai jamais été inquiété …
Sur ce coup là, je me suis sérieusement planté et même si à l’époque où j’avais fait ma demande cet élément avait forcement du attirer mon attention (ou pas …), je dois avouer que les années passant cela m’est complétement sorti de la tête.
Je me retrouve donc là, au milieu de la circulation, en face du policier qui me fait bien comprendre que j’ai fais une boulette et qu’il va falloir aller s’en expliquer au poste … mon vendredi soir s’annonçait des plus existant !
Bon OK, c’est une grosse erreur de ma part mais je me dis que je vais quand même essayer de sauver ma peau en déformant légèrement la réalité.
Je tente donc d’expliquer à l’agent, dans un thaï très approximatif, que mon permis est valable à vie et qu’il me suffit d’aller à l’ambassade pour faire une nouvelle demande, bref … j’improvise !
MAUVAISE PIOCHE !
La réaction de l’agent est à l’opposé de celle espérée et il m’en remet une couche en me disant que je suis dans l’illégalité et que je vais passer un sale quart-d’heure (comprenez 3 heures…) pour l’avoir pris pour un jambon
Après avoir fait le poireau une bonne dizaine de minutes, je décide de changer de stratégie en avouant mon délit ! Faute avouée est à moitie pardonnée comme on dit pas vrai ?
« Je suis innocent Monsieur l’agent … »
BONNE PIOCHE !
Je présente donc de plates excuses et demande au policier s’il peut « m’aider » à arranger cette situation … le tout accompagné d’un geste lent dirigé vers la poche arrière de mon jean dans laquelle se trouvait mon portefeuille.
A ce moment précis, l’expression « le pays du sourire » a pris toute sa signification. Le policier me fait un grand sourire et me répond d’un air amusé: « Et comment je pourrais t’aider ? »
Là je lui réponds poliment: « Je n’en sais rien, Monsieur … » façon le chat potté dans Shrek
Et là, renversement complet de situation.
L’agent m’indique qu’il suffit d’aller au Bureau des permis de conduire pour demander un permis de conduire thaïlandais et me rend d’un geste aussi discret que magnanime mon permis périmé en me faisant comprendre que j’étais libre de circuler !
Sans me faire prier, j’ai obtempéré avant qu’il ne change d’avis !
Comment se rendre au Bureau des permis de conduire ?
Avant toute chose, je vous invite a vous rendre sur le site http://driving.information.in.th/ (Anglais).
Vous y trouverez les informations nécessaires en ce qui concerne le permis de conduire en Thaïlande.
Department of Land Transportation – Chatuchak District
Les démarches se font au Department of Land Transportation. Il en existe plusieurs sur Bangkok et dans toute la Thaïlande.
Le bureau central se trouve sur Phaholyothin Road a Bangkok, entre la station de BTS Saphan Khwai et Mo Chit (voir plan).
Quelles sont les démarches à effectuer ?
D’après mon contact thaïlandais la procédure devait être extrêmement simple et rapide … Déjà il y avait un souci dans l’énoncé !
En arrivant au guichet, ma demande d’équivalence de permis de conduire a logiquement était refusée car mon permis de conduire international était expiré.
Habitant en Thaïlande, je me retrouve donc dans l’impasse et n’ai d’autre solution que de repasser mon permis de conduire … cool
Bien entendu, pour les jeunes expatries ayant un permis de conduire international en cours de validité, la démarche est effectivement simplifiée et est soumise a la remise des documents suivants:
- Formulaire de demande de permis de conduire Thaï
- Un passeport valide avec visa NON-IMMIGRANT a présenter a l’officier en charge de votre dossier
- La copie de la première page de votre passeport ainsi que la page affichant le tampon de visa et enfin la copie de la TM Card 6 ou Departure Card (document de l’immigration agrafé a votre passeport)
- Un permis de travail (Work Permit) valide ou a défaut un justificatif de domicile remis par votre ambassade ou par le Bureau de l’immigration (moins de 30 jours)
- Un certificat médical (moins de 30 jours)
- 2 photos d’identité (2,5 x 2,5)
- Un permis de conduire international valide
- Copie signée de votre permis de conduire national (traduit officiellement en Anglais ou Thaï)
Les différentes étapes pour passer le permis de conduire en Thaïlande ?
1/Remise du dossier de candidature (10 minutes)
De mémoire, seuls le passeport, work permit et le certificat médical m’ont été demandés.
2/ Examen de la vision et test de réflexe (5 minutes)
Vous serez soumis à une série de 4 tests:
- Feu tricolore: vous devrez identifier une des 3 couleurs (vert, jaune, rouge) qui apparait aléatoirement sur le feu tricolore. Notez que le feu rouge peut s’afficher à l’emplacement du feu vert, etc.
- Test de parallélisme (3D): Deux bâtons sont disposés verticalement dans une boite (à moins de 5 mètres). L’un est fixe, l’autre est mobile. A l’aide d’une télécommande, vous devez aligner (touche avant et arrière) au mieux les deux bâtons sur un même axe.
- Test de freinage: vous devrez simuler une accélération et un freinage d’urgence sur un pédalier. Un temps de réaction minimum est requis pour valider le test.
- Test champ de vision: vous devrez placer votre visage sur un reposoir et fixer votre regard droit devant. Sur votre gauche et droite sont disposés des diodes. Il faudra identifier la couleur qui s’affiche aléatoirement pour valider le test.
3/ Code de la route (3 à 4 heures)
Ah le bon vieux code de la route ! Je croyais m’en être débarrassé et bien non !
Sécurité routière
Convoqué le lundi matin à 08h30 avec les yeux tous collés, la journée commence par le visionnage de plusieurs vidéos de sensibilisation à la sécurité routière.
La seule chose que je peux dire, c’est heureusement que je n’avais pas petit déjeuné … Le premier clip est un genre de condensé d’accidents de la route filmés par les cameras de surveillance du trafic thaïlandais.
Un petit peu comme une des dernières campagnes de sensibilisation en France mais avec des vrais gens, morts, vivants ou parfois entre les deux … J’ignorais qu’un corps humain pouvait « voler » aussi loin ! Çà fait froid dans le dos …
Bref, des images choc pour nous rappeler que la route peut être extrêmement dangereuse voire mortelle dans certains cas.
Après avoir définitivement capté l’attention de l’auditoire, on nous passe une vidéo d’une heure, toujours sur la sécurité routière mais cette fois en plus romancée.
Dans un format de type « soap opera » (séries télévisées) dont les thaïlandais sont si friands, on découvre la vie de Doodee et Shogun, deux jeunes enfants dont les pères respectifs ont une conduite (dans les 2 sens du terme) totalement opposée. L’un est un homme très respectable et respectueux du code de la route tandis que l’autre est un homme antipathique, chauffard, alcoolique et passionné de course automobile. Un bon client en gros !
A l’issue d’un tragique accident de la route qui a failli couter la vie à son fils, le père de Shogun prend conscience de la gravité de son acte et change complétement de visage. Il laisse enfin traverser les petites mamies au passage piéton … c’est déjà çà de pris !
Apprentissage du code
Code de la route Thaïlande
Ensuite, je me suis dirigé dans une salle de test pour feuilleter un bouquin traduit en anglais avec l’ensemble des panneaux de signalisation et quelques schémas de potentielles situations.
Après une bonne grosse demi-heure de lecture assidue, une des instructrices est venu me dire que je pouvais aller manger et que je devais être de retour à 13h00 tapante !
Après une petite collation salvatrice, c’est parti pour 2h de visionnage de DVD sur le code de routière et la réglementation thaïlandaise. Abrutissement garanti !
Avant même que le DVD ne se termine, on vient me réveiller chercher pour me dire que c’est à moi de jouer ! « GO EXAM NOW ! »
A peine le temps de reprendre mes esprits que l’on m’installe devant une borne électronique en m’indiquant que j’ai 1 heure pour répondre à 30 questions. Tic Tac Tic Tac …
Après 30 minutes d’intense réflexion, je finis l’examen plutôt confiant même si j’ai conscience d’être incertain sur 2/3 questions.
C’est donc plutôt sûr de moi que je décide de valider mon test dans le but de connaitre mon score.
Et là, c’est le drame: 21/30 alors que le score minimum pour être reçu est 23/30.
Douche froide dans la salle d’examen, je suis dégouté mais aussi pris d’un énorme doute vis à vis de mon résultat.
Je décide donc avant de rentrer à la maison de m’entrainer sur les bornes à disposition dans le hall … Sur mes 3 essais, je ne suis jamais tombé en dessous de 26/30 … de quoi nourrir une fois de plus mon scepticisme.
Le lendemain matin à la première heure, je me représente à la même borne et j’ai très rapidement compris ce qui avait provoqué mon lamentable échec de la vieille ! Les touches de validation des 4 réponses étaient extrêmement sensibles et validaient de temps en temps 2 questions en même temps avec la même réponse !
On ne m’aura pas deux fois à ce petit jeu là et ma 2eme tentative se solde par un score de 28/30
C’est donc tout sourire que je me dirige vers la dernière épreuve avant la validation de mon sésame !
La Conduite
Permis de conduire Thaïlande sous la pluie …
Étant donné que cela fait 3 ans que je conduis mon scooter dans Bangkok, je me dis que l’épreuve de conduite sur le petit parcours d’entrainement va être un jeu d’enfant.
Il y a même un DVD qui tourne avant dans la salle d’attente pour vous dire quoi faire, où aller, quand s’arrêter, etc.
La jeune femme en charge de l’examen me demande si je souhaite conduite sur un scooter manuel ou automatique et avant même que je puisse lui répondre, j’entends une certaine agitation dans la salle …
Je me retourne et là, je vois un énorme orage qui éclate juste avant que je débute mon parcours … « Le sort s’acharne sur moi, c’est pas possible » me dis-je.
Les instructeurs nous font attendre 5 minutes pour la forme mais je comprend très vite que je vais devoir braver les éléments pour valider mon précieux ticket !
C’est donc sous une pluie battante que je m’élance pour mon petit circuit de 5 minutes.
Après un parcours sans faute, l’instructrice me remet mon passeport et avec mon bon de remise de permis de conduire !
Enfin arrivé à la fin de ce périple, c’est donc trempé jusqu’au os et grelotant sous le climatiseur de guichet numéro 18 que je reçois enfin mon permis de conduire flambant neuf ! Le tout pour 200 THB (5 euros) …
A méditer et a bientôt !
Informations complémentaires
http://vosdroits.service-public.fr/F11534.xhtml