les images de l'enfance
ont traversé les campagnes
le vent les poursuit et la pluie
vient ternir les couleursparfois une aile de lumière
les frôle et redonne vie
à quelque détail ignoré
dans un lointain silenceà l'instant des oiseaux s'envolent
de la mémoire et de l'oubli
vers les ombres et les mirages
que le souffle du soir efface
Jean-Claude Pirotte, Passage des ombres, poèmes, éd. La Table ronde, 2008, p. 29
•
fleurs mortes vains soucis
d'argent de prosodie
d'amour (cela aussi
méprise et parodie)l'œuf dur le pain rassis
la grise mélodie
des rêves indécis
le mal sourd qui mordillele cœur morosité
familière des nuits
blanches inanitédes espoirs éventés
détresse peur ennui
mort petit à petit
Jean-Claude Pirotte, La vallée de Misère, poèmes, éd. Le temps qu'il fait, 1987, p. 43
•
la matinée s'avance à petits pas et c'est
encore la même besogne de vitrier
ou de raccommodeur de porcelaine
le même ouvrage de plus en plus délicat
auquel il faut se livrer sans délai :
repriser la mémoire étamer l'espérance
restaurer les éclats d'une lucidité qu'ébranle
chaque nuit davantage un vertige sournois
et le merle moqueur de l'ancienne rengaine
n'est de nul secours ni la tourterelle voisine
puisque bâtir sur rien la nouvelle journée
ou plutôt non, la relever des ruines
d'hier afin de décliner les sempiternelles
prémisses de son effondrement, c'est ton lot
Jean-Claude Pirotte, Faubourg, poèmeséd. Le temps qu'il fait, 1996, p. 96
Contribution de Benoît Moreau
Fiche bio-bibliographique de Jean-Claude Pirotte
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