Un militant d'extrême gauche de 18 ans, Clément Méric, étudiant à Sciences-Po, se trouvait mercredi 5 juin en état de mort cérébrale après avoir été battu à mort par des skinheads en plein cœur de Paris. Selon le parti de gauche, les militants d'extrême droite appartiennent « au groupe JNR (Jeune nationaliste révolutionnaire) ». « Laissé inanimé, il a été déclaré ce soir en état de mort cérébrale à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière », indique un secrétaire national du mouvement, Alexis Corbière, sur son blog, dénonçant « l'horreur fasciste ». Il s'agirait bien d'une agression « à connotation politique », selon la police. Dans un entretien téléphonique avec l'AFP, Serge Ayoub, leader des JNR, a réfuté toute implication de son groupe dans cette bagarre.
Selon une source policière, une vente privée de vêtements était organisée mercredi rue Caumartin (IXe arrondissement) à laquelle assistaient plusieurs personnes, dont la victime qui était avec trois autres camarades. Trois skinheads, dont une femme, sont arrivés dans les lieux et il y a eu invectives, bousculades, selon les premiers éléments de l'enquête confiée au 1er district de police judiciaire (DPJ) se basant sur de « nombreux témoignages directs ».
Selon les premiers éléments de l'enquête, les skinheads sont sortis et ont attendu devant le magasin ce groupe de quatre jeunes gens avec qui il y avait eu les échanges « très houleux ». La victime, Clément, « a été frappée par l'un des skins qui avait un poing américain et a chuté sur la chaussée en heurtant un plot au passage ». Clément Méric a été transporté à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière où il était dans la nuit « dans un état désespéré », a expliqué le ministre de l'intérieur Manuel Valls.
Les agresseurs portaient « des bombers et des rangers », selon 20Minutes.fr. L'un d'eux aurait projeté le militant contre un poteau métallique. « On était à une trentaine de mètres avec ma copine et on a entendu un gros boum quand sa tête a heurté le poteau », a raconté un témoin au site Internet. Un autre témoin de la scène, interrogé par RTL, décrit ainsi les skinheads : « J'ai aperçu un homme avec un tatouage dans le cou. C'était une croix gammée. L'homme faisait 1,90 mètre, il avait le crâne rasé. Ensuite, j'ai aperçu un de ses collègues avec un tee-shirt du Front national, skinhead aussi. J'avais jamais vu un homme avec des tatouages nazis et des bottes avant, à part dans les films... »
Appelant à un rassemblement place Saint-Michel ce jeudi à 18h30, le parti de gauche réclame la « dissolution des groupes d’extrême droite qui multiplient les actes de violence ». Un autre rassemblement est prévu ce jeudi à 17 heures sur les lieux de son agression, selon la page Facebook lui rendant hommage.