Il incarne ici Christopher Tietjens, statisticien travaillant pour le gouvernement britannique issue d’une famille de riches propriétaires terriens. Il est, comme cela sera dit plus tard dans la série, le dernier des « Tory ». Très à cheval sur les principes (la parade qui donne son nom au titre) et les valeurs propre aux gentlemen, il fera toujours le nécessaire pour sauver les apparences. Il se retrouve marié à Sylvia, femme volage qui privilégie l’amusement à l’image, alors que celle-ci est enceinte d’un enfant qui est peut être celui de Christopher, peut-être pas. Ils sont tous les deux opposés. Elle est le feu, il est la glace. Et entre eux d’eux, vient se glisser Valentine Wannop, une jeune suffragette mignonne comme tout, idéaliste et fraîche comme la rosée (oui, j’utilise des comparaisons moisie si je veux).
Ce triangle amoureux (comme le précisent tous les synopsis que j’ai pu lire jusqu’à présent) se dessine sur fond de fin de lignée et de première guerre mondiale. Le monde change et chacun va devoir se faire une place dans cette nouvelle ère.
L’histoire prend son temps (c’est un euphémisme) malgré quelques rebondissements et intrigues secondaires. Les personnages et leurs déchirements internes sont au centre de la série. C’est ce qui compte le plus ici. Les émotions, les relations, les points d’ancrage et d’échauffement, comment faire ou ne pas faire bouger ses propres lignes.
Assez lente, la réalisation est parfois trop esthétisante, mais je pense qu’il s’agit d’un défaut du genre qui sert justement le propos et l’œuvre qui se révèle très fine et pleine de nuance. J’ai pris un certain plaisir à changer d’avis sur chacun des personnages pour me retrouver moi-même à remettre en cause certaines de mes valeurs.
Parade’s end est une œuvre qui pourra vous laisser sur le carreau. Je ne vous promets pas que vous accrocherez, car elle a ce côté un peu « élitiste », froide et réservée, à l’image de son personnage principal. Mais si vous accrochez, vous serez enveloppés par cette très jolie série, pris au piège d’un brouillard particulier dont vous hésiterez à ressortir.
Mélanie
Parade’s End – 7 et 14 juin 20h50, Arte.