La première partie de ce texte est moins un roman qu’une réflexion philosophique sur le sens de l’existence, l’envie d’absolu, la mort et la recherche de spiritualité. Par la narration à la première personne, Paola nous prend à témoin du mal-être qu’elle vit. Elle ressent son corps comme une prison, un tombeau dont la mort la libèrera et elle trouve, dans la philosophie et les légendes, des outils qui nourrissent sa réflexion.
Son refus de s’alimenter malgré les injonctions du médecin et les tentatives de chantage de sa mère la conduisent à l’hospitalisation forcée. Puis, c’est la mise au vert, le lien familial qui se rétablit, la découverte d’autres modes de vie, l’ouverture à la nature et au chant. Et, peu à peu, la vie qui reprend ses droits, les barrières que Paola avait érigées en elle tombent les unes après les autres, libérant la belle colombe…
Plus émotionnelle, c’est cette deuxième partie qui m’a le plus touchée. La retraite campagnarde de la jeune fille l’amène à faire des rencontres et de nouvelles expériences, elle découvre l’amitié et la bienveillance. Sur ce point, je trouve que la narration est proche de celle de Barbara Constantine, douce, emprunte de beaucoup de respect et émouvante.
Le thème de l’anorexie est développé de façon subtile, sans jugement ni complaisance mais avec justesse. Et nous fait voir à quel point les non-dits peuvent avoir une influence néfaste sur les enfants.
Un beau roman qui émeut et touche pour qui saura dépasser les premiers chapitres plus phisolophiques.
L’auteur présentera son roman à la Bibliothèque communale de Boussu (Belgique) le 14 juin 2013 à 19h30. L’entrée est gratuite ;-)
Un 5e titre pour le Challenge Luce Wilquin de Minou.
Colombe – Eric Brucher – Editions Luce Wilquin – 2011