Communautés de quartier 2.0

Publié le 22 avril 2008 par Opinionwatch

Au moment où le web participatif prend une part de plus en plus importante dans notre vie quotidienne, Peuplade.fr et Justacoté.com tentent de réconcilier les internautes avec leur vie de quartier. Focus.

Peuplade a été créé en 2003 par un avocat, un artiste et un informaticien. A l'origine uniquement destiné au quartier des Epinettes à Paris, il couvre aujourd'hui les principales villes de France et compte environ 140 000 membres, ce qui témoigne de son appropriation par les internautes. Le succès du site repose sur 3 piliers: les peuplades [formation d'un groupe de quartier], les rendez-vous [organisation d'évenements, soirée, apéros…] et les idées [propositions et initiatives en tout genre] qui fonctionnent en synergie pour recréer une forme de lien communautaire entre les habitants d'un même quartier; le tout représenté grâce à un mash-up de Google Maps.

A noter pour le référencement que le site Peuplade compte un sous-domaine pour chaque ville, ce qui lui permet d'occuper 4 résultats de la 1ère page de Google [paris.peuplade.fr, grenoble.peuplade.fr…]. Efficace.

Justacoté a été mis en ligne en février 2007 grâce à deux jeunes entreprenautes. La dimension relationnelle entre les contributeurs est moins présente que pour Peuplade, hormi la possibilité d'échanger sur le forum de discussion et de voir les avis formulés par ses voisins. C'est une sorte d'aggrégateur de bon plans et de bonnes adresses autour de chez soi. Un subtil mix entre Ciao.fr et Pagesjaunes.fr, qui donne aussi la possibilité de s'abonner à différents flux d'avis sur l'ensemble du commerce et des services de proximité.

Preuve que le créneau est porteur, plusieurs sites surfent sur le communautaire de proximité depuis moins de 2 ans comme Convillial, Kestendi ou encore MonPatelin.fr.

Pour une entreprise à dimension locale ou régionale, l'éclosion de ce phénomène implique un travail de net-présence. Ces nouveaux services apportent une ouverture sur un grand nombre de prospects géolocalisés et une bonne opportunité de visibilité si la plateforme monte en puissance [nb d'abonnés, trafic]. Cette réflexion n'est pas à exclure par les grands groupes reposant sur un maillage local important [groupes immobiliers, assurances, banques…]. En même temps, ces plateformes multiplient les risques de réputation et ouvrent à la critique tout un pan de services jusqu'alors épargnés par le web 2.0. A ce propos, BNP Paribas, partenaire de Peuplade, a été sanctionné par les internautes en voulant profiter de son soutien pour mettre en avant ses agences locales sans respecter les règles du site et certains commerçants ont déjà engagé des procédures judiciaires contre les fondateurs de Justacoté.com pour les inciter à supprimer des avis jugés diffamatoire.

En considérant la dynamique social du web, ces sites permettent à la vie de quartier de retrouver une seconde jeunesse car ils répondent à une problématique de manque de temps et d'information symptomatique du mode de vie moderne [métro, boulot, dodo] qui laisse peu de place aux relations de voisinage spontanées. Le web 2.0 que l'on a longtemps accusé d'isoler les individus serait-t-il en fait le meilleur moyen pour recréer du lien social?