"(...) J’espère simplement que vous avez compris que le financement des retraites actuelles allait peser sur une toute petite minorité qui a encore un travail, et plus pour longtemps puisque beaucoup d’entre nous allons être sortis du marché de l’emploi pour être remplacés par des robots humanoïdes. Le paiement des retraites ne sera pas possible. Le paiement des soins médicaux pour nos seniors ne sera plus possible. Ce paiement ne pourra pas reposer sur une génération des 35/45 ans qui n’en ont juste pas les moyens. C’est mathématiquement impossible. Tout le reste, c’est de la littérature et de l’enfumage politique à visée électorale. C’est du flan, du mensonge…
Le rapport commence à fuiter ! Comme il faut préparer le bon peuple à la rééééforme des retraites, on fait savamment fuiter quelques pistes sur lesquelles travaille le gouvernement afin de sonder et voir les réactions et l’opposition. On fera passer la loi cet été, pendant que vous êtes tous en vacances avec enfants et petits-enfants ! Les régimes spéciaux seront sans doute attaqués car politiquement ce serait injustifiable. On demandera encore plus au privé pour que les fonctionnaires aient l’impression de moins perdre que les zautres. On reculera encore l’âge de la retraite à taux plein, on taxera vraisemblablement les retraités actuels à coup de CSG et de suppression d’abattement, ce qui reviendra à baisser les retraites… En augmentant les zimpôts. Le gouvernement dira que sa réforme est JUSTE car les femmes atteintes de maladies orphelines, mères de 3 enfants ou plus, ayant travaillé au moins 25 ans de nuit, atteintes d’un cancer et bénéficiant du régime des affections de longue durée… pourront partir à 60 ans ! Ouf, j’ai eu peur que ce soit pas JUSTE, mais ce sera forcément JUSTE… puisque c’est la gôche. On vous promettra qu’avec cette réforme ce sera la bonne !
Et on vous mentira en toute connaissance de cause. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a personne capable de payer ces pensions, et que si on prend en compte les engagements de retraites des fonctionnaires… c’est 4 300 milliards de dettes pour notre pays. Merci, au revoir les finances publiques. System Failure. Game Over. Fini, terminé, wallou… Y a plus de pognon. Réforme ou pas. Y a plus d’argent. Vous n’aurez pas vos retraites. Elles vont baisser, diminuer, être taxées, réduites, coupées en morceaux, laminées. Il faut donc vous y préparer… Bon je sais, dit comme ça ce n’est pas très vendeur.
Mais n’oubliez pas qu’en plus vous allez perdre votre épargne quand les États feront faillite. Vous serez vieux, ruinés, sans épargne, et ne touchant plus qu’une pension de misère alors qu’on vous avait promis la lune. Raté ! Donc il n’y a pas 36 solutions (non, non, louer des appartements très cher à vos enfants insolvables ne va pas fonctionner très longtemps). Un lopin de terre avec un potager, un poulailler et un plan épargne boîtes de conserve (PEBC), éventuellement une maison suffisamment grande pour abriter le reste de la famille du genre vos enfants et petits-enfants. La misère est plus supportable au soleil, loin des villes et du froid, dans la dignité et à plusieurs. Et puis vos enfants seront sans doute ravis de profiter de leurs parents. Bref, nous avons simplement oublié que la première solidarité est la solidarité de la cellule familiale. Une valeur que nous allons retrouver par la force des choses. Et regardez comme nos zamis socialistes sont avance sur leur temps. Avec le mariage pour tous, en fait, ils ont voulu que tous puissent avoir une famille… parce qu’au rythme où vont les choses… c’est bien l’union des familles qui permettra de faire face au tsunami des retraites qui arrive sur nous. D’ailleurs, s’il n’arrivait pas, on ne se fatiguerait pas à faire une réforme.
Mais il est temps pour chacun de nos amis retraités, jeunes ou moins jeunes, de faire un véritable stress test personnel. Comment gérez-vous une situation où votre pension a baissée de 50 % ? C’est ce qui va se passer. Personne ne vous le dira. Vous le découvrirez petit à petit, comme à chaque fois. Bon courage à tous nos aînés car c’est au moment où ils seront fragilisés et vulnérables que l’État les abandonnera en rase campagne et c’est aussi aux enfants à se préparer à aider les parents, car je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne il est hors de question de voir mes parents dans une situation de dénuement importante. Allez, je vous laisse, j’ai quelques piécettes à mettre de côté au cas où… pour ma maman !"
Charles SANNAT
****************************************************************************
Faut que je vous raconte un truc drôle. Quoique. Il y a quelques mois, j'ai vu en consultation une femme dune soixantaine d'années, mère de famille, récemment retraitée du CHU local où elle officiait comme "guérisseuse" dans le service des grands brûlés...guérisseuse et salariée, oui, c'est pas une blague. Vingt ans. En plus d'accélérer la guérison des malades et la cicatrisation des plaies, cette femme est médium. Elle m'a expliqué en effet (avec réticence au moins au début de l'entretien) que depuis toute petite, elle voit et entend des personnes connues ou pas, vivantes ou pas. Des personnes de sa famille, des gens décédés, de parfaits inconnus, bref, toute une foule de personnages lambdas mais aussi d'autres personnages qu'elle désigne comme des anges gardiens car ils n'apparaissent que pour prévenir d'un danger imminent ou d'un évènement particulier à venir. En passant et alors qu'elle voyait que je prétais attention à son discours elle m'a confié que son ange gardien lui avait conseillé de quitter la plaine pour se réfugier sur les hauteurs aveyronnaises, sans doute plus à l'abri de l'effondrement (et de ses répliques vivrensembloides) promis par l'ami Drac. A bon entendeur..
Rassurez-vous, je ne suis pas médium mais il m'arrive de voir assez clairement le genre de destin promis à certains de mes contemporains, notamment ceux les plus fragiles dont la survie ne tient souvent qu'à un fil (une infirmière à l'heure ou pas, une aide-ménagère compliante ou pas, des repas livrés à domicile ou pas, des médicaments vitaux apportés par le pharmacien du coin ou pas, un entourage familial prévenant ou pas, des voisins attentionnés ou pas, une chimiothérapie couteuse ou pas, une assistance en oxygène à domicile aléatoire ou pas, etc.), toute une foule de gens souvent agés mais pas que, fragiles toujours, plus ou moins dépendants, habitués pour beaucoup à être entourés, soignés, à bénéficier de supports complexes -santé, énergie, alimentation, chauffage/climatisation, environnement humain- et qui sont bien souvent à mille milles d'imaginer, comme l'explique bien le sieur Sannat et d'autres (Orlov), la fragilité tragique de leur situation et la transformation rapide et inquiètante de celle-ci. Tous ces gens vont certainement mourir de façon prématurée. Certains l'ont compris, d'autres pas (ceux qui s'énervent d'un retard de quelques minutes, qui exigent un RDV sous huitaine ou un bon de transport en bonnet difforme, ceux-là me font rire).
Des gens qui meurent prématurément en Grèce actuellement faute de chimiothérapie ou faute de médicaments indispensables, c'est banal, des hommes et des femmes qui s'inoculent le SIDA pour bénéficier de minima sociaux, ça devient monnaie courante également. Bref, on continue à mourir en bermuda en Occident (Muray) mais de façon prématurée au regard des standards sociaux et médicaux qui étaient les nôtres jusqu'alors...ouais, c'est moche!*
(allez Trincamp! ahh Dewaere)
*une amie, S., sort un "c'est moche!" à tout propos, genre: "une nouvelle secrétaire? c'est moche!", "ta femme est enceinte? c'est moche! je sais, un rien m'amuse..