Adé, 15 ans, n’a trouvé qu’une solution pour survivre au
lycée : devenir la reine des pouffes. Chaque matin elle s’arrête chez sa
grand-mère pour se changer, abandonnant pantalons classiques, robes austères et
manteaux informes pour enfiler jean slim ou leggings, haut moulant et ceintures
écarlates. Ainsi déguisée, elle n’a pas à subir les moqueries et autres
méchancetés que les bimbos de sa classe réservent aux élèves trop studieuses
dans son genre. Mais le jour où un serial killer s’attaque au club des pétasses
et fait disparaître ses membres les plus « éminents » d’une balle
entre les deux yeux, Adé se dit qu’elle a peut-être fait une erreur…
Un roman jeunesse à l’écriture enlevée qui se lit avec facilité. Beaucoup d’humour
(noir), une touche d’ironie et de cynisme et une (petite) dose de suspens
rendent l’ensemble fort agréable. Les personnages sont caricaturaux à souhait
mais bien campés : Adé, son « petit copain » Thibault et son
frère Rod, mais aussi le prof de français que personne n’écoute, celui de
sport, séduisant en diable, la CPE qui a appris à faire face à toutes les
situations grâce aux nombreux stages proposés par l’éducation nationale, l’intendant
radin, l’homme de ménage un peu simplet et un duo de policiers qui n’a à l’évidence
pas inventé l’eau chaude. Les chapitres sont courts, tout s’enchaîne avec
fluidité et quelques fausses pistes ainsi que de nombreux cadavres (cinq
filles, un prof et un chat) viennent pimenter le déroulement de l’enquête :
classique mais efficace.
Bon j’ai quand même quelques bémols. Les motivations du
tueur sont au moins aussi simplistes que l’état d’esprit des adolescentes qu’il
honnie. Par ailleurs, considérer qu’à partir de douze ans les filles deviennent
des monstres de superficialité est un raccourci un peu facile. Surtout, c’est
la fin qui m’a déplu. Vraiment très tirée par les cheveux, limite ridicule tant
le comportement des protagonistes est peu crédible. Dommage, cela gâche quelque
peu l’impression favorable laissée dans les deux cents premières pages.
Au final, j’ai quand même passé un très bon moment et je ne
me suis pas ennuyé une seconde. C’est une évidence, ce roman doit parfaitement
convenir au public auquel il s’adresse.
Crimes et jeans slim de Luc Blanvillain. Le
livre de poche, 2013. 255 pages. 5,90 euros. A partir de 11-12 ans.
Une lecture commune que j’ai le plaisir de partager avec
Mael et sa P’tite sardine, Canel et sa Miss et Lili et sa Charlotte. Quand à
moi je n’ai pas pu convaincre ma pépette n°1 de se joindre à nous mais je garde
ce roman sous le coude et je compte bien lui proposer à nouveau dans quelques
temps.
L’avis de Valérie (que je remercie au passage de m'avoir fait découvrir ce titre), celui de sa fille Eléa et celui de Noukette.