Une chenille chemine et gambille
Elle tisse ses habits de soie, habile
Se pare pour renaître en chrysalide
Bientôt agile, elle fera de la voltige
Elle papillonnera, coquine et subtile
Ira butiner quelques corolles et pistils
Ne se méfiant pas des vils pesticides
Ah la vilaine bête qui les extermine !
Pour une heure, un jour, elle scintille
Innocente princesse chétive, sensible
Qui de son cocon est sortie en vrille
Espérant pouvoir sourire de pacotilles
Las ! Crochetées aux noires mantilles
Elles deviennent objets d’art, futiles
En présentoirs, en ville on les exhibe
Ignorant tout de leurs vies si fragiles
Une chenille peinte larmoie en vitrine
N’ayant pu goûter aux rouges myrtilles
Empoisonnée par un fatal insecticide
Arme de guerre des jardins, bisbille.