Cet article m’a été inspiré par Pimprenelle en papillotte.
Ce matin j’ai pu lire sur Hellocoton, sa mésaventure et surtout l’indifférence des gens.
Dans son billet, elle raconte sa chute, sa cheville douloureuse et ces gens qui n’ont pas bougé, ces mains qui ne se sont pas tendues.
J’avais déjà rédigé un billet sur cette indifférence dont, parfois, les gens font preuve.
Et ça me sidère toujours autant de constater que bien trop souvent les gens sont cons.
Toute la matinée j’y ai pensé, calculant le nombre de fois où j’aurais aimé que quelqu’un me vienne en aide, revivant les situations délirantes, cauchemardesques ou honteuses dans lesquelles je m’étais déjà trouvée et où personne n’avait été là pour moi.
Et puis j’ai fait l’inverse! J’ai calculé le nombre de fois où une main s’était tendue vers moi.
Il y en a peu. Mais il y en a une qui m’a ému, une qui m’a redonné du courage et un sourire.
C’était il y a environ cinq ans.
A l’époque j’étais enfermée dans une relation amoureuse destructrice. Une Passion.
J’étais enfermée mais consentante.
A l’époque je voyais un homme qui me faisait souffrir, beaucoup trop. Mais c’était bon, puissant et grisant sur le moment.
Cet homme, je ne le voyais pas très souvent. Mais quand il m’appelait je courrais vers lui, je sautais dans un train direction Paris. Et son lit.
Et quand je repartais, je pleurais. J’avais mal, je m’en voulais d’avoir, une nouvelle fois, cédé. Je me promettais de ne plus y retourner, jamais.
Il est difficile de se plaindre auprès de ses amis de cette situation. Ils ne comprennent pas s’ils n’ont pas vécu pareille passion, ils ne comprennent pas la douleur et la honte puisque la victime est consentante, ô combien consentante.
Alors les larmes on les dissimule, on les ravale.
Et il y a eu ce jour là.
Je suis remontée dans un train, je l’ai vu, c’était bien, c’était doux, c’était fort, c’était bon. J’étais heureuse, amoureuse.
Le week-end terminé, un autre train. Le train du retour.
C’est dans ce train là que j’ai pris conscience que ce week-end était le dernier, qu’il devait être le dernier.
C’est dans ce train là que j’ai pleuré. Je n’ai pas pu me retenir, je n’en avais plus la force.
Je pleurais silencieusement, la main sur les yeux, essayant de me faire la plus petite possible.
J’ai ressenti une chaleur, une légère pression sur mon autre main.
Mon voisin venait d’y poser la sienne. Et sans un mot, avec son pouce, il dessinait de petits ronds, lents, doux, chauds.
Il ne s’est pas arrêté. Il a continué à m’envoyer du courage et de la compassion pendant tout le trajet. Et toujours sans un mot.
Avant de descendre du train, je l’ai remercié. Il m’a fait un clin d’oeil et je suis partie, plus légère.
Je ne sais pas qui était cet homme, je ne le saurai certainement jamais. Mais en revanche, je sais que grâce à lui ce soir là, je n’ai pas pleuré sous ma couette.
Il a mis un clin d’oeil dans ma vie et la seule chose que je pouvais faire c’était simplement lui dire "merci".