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Retraites, droit du travail, services publics, fiscalité: tout ce que Bruxelles veut vous faire perdre

Publié le 05 juin 2013 par Lino83

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Retraites, droit du travail, services publics, fiscalité: tout ce que Bruxelles veut vous faire perdre

Monde -

Retraites, droit du travail, services publics, fiscalité: tout ce que Bruxelles veut vous faire perdre
le 29 Mai   2013  

     

Si la France suit à la lettre les recommandations économiques dévoilées ce mercredi par la Commission européenne,   les droits actuels à la retraite, les services publics et les protections des salariés vont en prendre un sacré coup.  

  

Revue de détail de ces   changements néolibéraux qui se cachent derrière le terme politiquement correct de "réformes structurelles".  

  

  • Retraites rognées   

L'objectif assigné par Bruxelles à Paris est de ramener à l'équilibre "pour 2020 au plus tard" son système de retraites.   Pour ce faire, la Commission n'édicte qu'un seul oukaze: "Eviter d'augmenter les contributions des employeurs aux régimes des retraites". En clair, il s'agirait donc de jouer soit sur les niveaux   actuels des pensions, donc sur le pouvoir d'achat des retraites, soit sur les droits à la retraite à taux plein des salariés, soit sur l'âge légal (65, 67 ans?), soit encore sur l'alignement des   régimes spéciaux sur le régime général. Bref, c'est aux Français de faire les efforts. Pas touche aux cotisations des entreprises.  

Réponse à l'automne lors du lancement d'une nouvelle réforme des retraites, après celles de 2003 et 2010. Avant cela, une   concertation va s'engager entre le gouvernement et les représentants des syndicats et des employeurs lors d'une conférence sociale les 20 et 21 juin.  

  • Assurance chômage lessivée   

La travail étant une charge et non créateur de richesse pour la Commission européenne, Bruxelles demande à la France de   "doper sa compétitivité". Après l'Accord national interprofessionnel (ANI) et sa récente transposition dans la loi, voici donc un second round de flexibilisation du marché du travail hexagonal.   Cette fois, les assurances chômage sont dans le viseur. Il faut "lancer en urgence une réforme de l'assurance chômage avec les partenaires sociaux pour assurer qu'elle rend attractif le retour au   travail", dit la Commission. Fainéant de chômeurs!  

  • Travail dérégulé   

Dans la même veine, la Commission renouvelle sa demande de réforme du marché du travail et d'ouverture de certaines   professions comme les notaires ou les taxis. Elle souhaite voir renforcer la compétitivité des services en agissant sur les professions réglementées via la suppression des quotas et autres   restrictions juridiques. Elle préconise également de simplifier la législation sur les heures d'ouverture des magasins.  

  • Règlementations chassées   

Selon Bruxelles, Paris devrait aussi supprimer les tarifs réglementés sur le gaz et l'électricité et ouvrir le secteur du   transport ferroviaire domestique des passagers. Ce qui est déjà sur les rails.  

  • Fiscalité remaniée   

Là encore, un seul mot d'ordre: tout pour les entreprises, les particuliers peuvent payer! Les services de Jose-Manuel   Barroso attendent de la France une "simplification" de sa fiscalité. Soit transférer une partie des cotisations des entreprises vers l'environnement et la consommation. Mais aussi abaisser la   taxe sur les sociétés, élargir la base de l'impôt sur le revenu, ramener les taux de TVA proches de la moyenne européenne...  

  • Moins de services publics  

La Commission européenne n'a pas abandonné son bâton austéritaire pour cogner sur l'Etat social. Après avoir octroyé   "gracieusement" deux années supplémentaires pour diminuer ses déficits publics en-dessous des 3%, Barroso présente la note en imposant un calendrier précis: 3,6% du PIB en 2014 et 2,8% en 2015,   après 3,9% cette année.  

Ces deux années supplémentaires ne sont "pas une solution de facilité, au contraire, c'est une exigence que la France   fasse les réformes indispensables", a insisté le président de la Commission européenne. Ce dernier a en tête la simplification administrative de l'Etat via la future loi de décentralisation: une   occasion de gommer des missions de service public exercées par les collectivités territoriales. Les dépenses de l'Etat restent aussi sous surveillance. La baisse des déficits impose des coupes   budgétaires pour 2013 et 2014, auxquelles le gouvernement français a dejà préparé les esprits.  

  

Convergences Barroso Hollande  

  

José Manuel Barroso ne cache d'ailleurs pas les convergences de vues entre Bruxelles et le gouvernement français ces   derniers mois. Selon lui, le "message d'exigence" adressé ce mercredi à Paris "est en ligne avec les préoccupations exprimées par le président français François Hollande". Ce dernier était venu   mi-mai dans la capitale belge pour rencontrer la Commission européenne. Il s'était alors engagé à poursuivre la mise en place de réformes, "non parce que l'Europe le demanderait mais parce que   c'est l'intérêt de la France".


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