Ce truc dans la vraie vie, est tout petit, insignifiant et passepartout. Ce machin est une saloperie, qui me met en larmes, fait couler mes naseaux, barbouille mon maquillage, ce bidule est une injure à ma féminité.
Ce truc muche, le fruit du platane pour ne point le nommer, a fait une apparition fracassante et violente cette année, ah tiens j’y songe soudainement, concomitamment au printemps, le vrai cela s’entend, pas celui en bois de nos agendas, cela ne peut être un hasard …
Et tous les matins je pousse la porte de mon immeuble laborieux, éternuante, mouchante, les yeux bouffis dissimulés derrière des globes noirs. Et de m’excuser, et de rassurer les inquiets, les gnangnans, NON JE NE SUIS PAS CHAGRINÉE, SUIS ALLERGIQUE, C’EST TOUT ! …
Ensuite, vient l’heure des concours d’éternuements, entre personnes de bonne compagnie, mes compagnons d’allergie, dont les rangs s’élargissent au fil des ans. Au début, nous nous montrons polis, nous souhaitons le meilleurs, et puis viennent les insultes, les bordées d’injures, et on en veut à la terre entière, les pollens, la clim, alors que d’autres cherchent du regard, celui qui aurait osé avoir un chat, et que je me fais toute petite petite …
Alors je me souviens que mon pseudo calvaire n’aura qu’un temps, cédera sa place à ma lucite estivale, et que mes petoules de platanes se reconvertiront en poils à gratter
!