Jeudi 23 mai, Cannes a enfin rendu hommage à Jean Zay, fondateur du célèbre Festival.
La plaque commémorative en l’honneur de Jean Zay, découverte par ses filles, Hélène et Catherine.
CANNES, jeudi 23 mai. Le Festival a commencé depuis tout juste plus d’une semaine. Il est environ onze heures et trente minutes. Devant le Grand Théâtre Lumière sont réunis Bernard Brochand, député maire de Cannes, David Lisnard (malgré sa rage de dents), le président du Palais des Festivals, Gilles Jacob, président DU Festival de Cannes, et deux gentilles dames : Catherine Martin-Zay et Hélène Mouchard-Zay. Vous vous douterez bien qu’un lien familial les unit. Elles sont sœurs, mais elles sont aussi les deux filles d’un certain Jean Zay. Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais pourtant, Jean Zay a créé l’évènement en 1939, lorsqu’il proposa la création d’un festival de cinéma international, qui réunirait tous les pays, éradiquant ainsi toutes formes de fascisme. Oui, alors que la Mostra de Venise sert la propagande mussolinienne en promouvant des œuvres fascistes, Jean Zay voit une idée lui traverser l’esprit : créer un festival de cinéma libre, contrant ainsi les programmations vénitiennes. Mais la brillante idée de Zay, alors ministre de l’éducation nationale et des beaux-arts, n’est pas immédiatement adoptée. En 39, la guerre commence et le 20 juin 1944, il meurt, assassiné par la Milice Française. Toutefois, deux ans plus tard naîtra ce qui est aujourd’hui l’un des plus grands festivals de cinéma au monde.
Jean Zay
Quand donc Hélène et Catherine (ses filles) proposent à Gilles Jacob de rendre enfin hommage à leur père, le président du Festival de Cannes accepte. Une plaque commémorative est dressée, non loin de l’entrée de l’auditorium Lumière.
Quelques minutes plus tard, les filles Zay rendent hommage à leur père lors d’un discours touchant et rempli d’émotions. En quelques mots, elles replaceront la création du Festival de Cannes dans le contexte historique, et diront en somme à leur père ce que nous, cinéphiles, lui crions aussi : « Merci ».