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Rendez-vous au Bourget

Publié le 05 juin 2013 par Toulouseweb
Rendez-vous au BourgetLe premier de tous les salons, aussi un Ťrendez-vousť des absents.
C’est Ťleť salon aéronautique et spatial, champion toutes catégories, incontournable, fort d’une réputation d’une solidité ŕ toute épreuve, qui plus est organisé sur un terrain mythique, historique, celui du Bourget. Il ouvre ses portes le 17 juin, réunissant 2.215 exposants, 350 chalets, 27 pavillons nationaux, 120 appareils de toutes catégories, dont une quarantaine présentés en vol. C’est une manifestation, week-end final mise ŕ part, dont la vocation est essentiellement professionnelle.
A tort, les médias s’attachent ŕ la participation d’un petit nombre de grands industriels, ramenant ce grand rendez-vous ŕ une rivalité entre ténors, par exemple Airbus et Boeing, Bombardier et Embraer. C’est oublier que des milliers de rencontres se déroulent au fil des jours, mettant en scčne partenaires et fournisseurs et, notamment, une myriade de PME. C’est Ťl’autreť salon, plus discret et, ŕ la limite, plus utile, sans clinquant.
Cela étant dit, cette cuvée 2013, la cinquantičme depuis les balbutiements du sičcle dernier au Grand Palais, s’annonce tout ŕ la fois passionnante …et décevante. Passionnante parce qu’elle permettra, mieux que toute autre manifestation, de prendre le pouls d’un secteur pris entre deux feux, la bonne tenue du marché civil, d’une part, les contraintes budgétaires militaires qui frappent principalement l’Europe et les Etats-Unis, d’autre part. Ce qui n’empęche évidemment pas les avancées technologiques de tous ordres.
Paradoxalement, ce salon 2013 s’annonce aussi, côté vedettes, comme celui des absents. Plusieurs avions civils nouveaux, trčs attendus, manqueront leur premier rendez-vous avec le public, dans certains cas ŕ quelques jours prčs. C’est le cas de l’Airbus A350 XWB, victime d’un retard de quelques mois, et qui devrait bientôt effectuer son premier vol, ŕ Toulouse. Il n’est pas exclu qu’il prenne l’air dans les 8 jours ŕ venir, ce qui ne lui permettrait pas de se poser au Bourget mais, peut-ętre, de survoler symboliquement le salon. C’est, ŕ n’en pas douter, l’espoir secret des communicants de l’avionneur européen.
Les Québécois sont, par hasard, dans la męme situation avec le C.Series, également ŕ la veille de son premier décollage. Mais Dorval est bien loin de l’aérodrome parisien et il n’y a de ce fait pas la moindre chance qu’on l’y voie d’autrement qu’en photo ou en vidéo. Bombardier joue gros avec le C.Series, lequel vient de bénéficier cette semaine d’un coup de pouce bienvenu avec une commande de 30 exemplaires passée par le loueur russe Ilyushin Finance. Lequel précise que l’avion canadien, au point de vue capacité, se situe idéalement entre le Sukhoi Superjet et l’Irkut MS 21. Le premier cité, lui, sera bien au Bourget, ŕ la recherche d’acheteurs qui restent un peu trop rares. Deux autres appareils se font singuličrement attendre, l’ARJ 21 du chinois Comac et le japonais Mitsubishi Regional Jet, MRJ, l’un et l‘autre affichant un grand retard.
Le Boeing 787, lui, pourra s’arroger un rôle de vedette ŕ part entičre. Il a longuement occupé le devant de la scčne, récemment, cloué au sol par les défaillances de ses batteries lithium-ion, une coűteuse maladie de jeunesse qui a défrayé la chronique et mis les premiers acheteurs dans un grand embarras. La page est tournée, les livraisons ont repris et chacun a compris que le dernier-né de Seattle (ou plus exactement d’Everett) est en route pour le succčs.
Un absent du programme des présentations en vol mérite une attention particuličre, le démonstrateur européen d’avion de combat sans pilote nEUROn, opération coordonnée par la DGA et Dassault Aviation. On devine qu’il aurait été jugé peu raisonnable de faire voler en public un appareil de cette catégorie, męme aprčs avoir fermé l’espace aérien le temps d’une brčve présentation. En revanche, côté militaire, on reverra le Saab Gripen, dont ce sera le grand retour au Bourget, comme s’il s’agissait de rappeler que la Sučde entend bien rester dans la course. De męme, le M-346 d’entraînement avancé d’Alenia Aermacchi retiendra l’attention, d’autant plus que le groupe italien ręve secrčtement d’en faire un candidat ŕ la succession de l’Alpha Jet. Deux A400M seront également en Bourget, la premičre livraison ŕ l’armée de l’Air française étant attendue dans les prochains jours.
Y a-t-il encore, dans un contexte, une petite place pour la part du ręve ? Oui, heureusement ! Le salon du Bourget reste une grande fęte populaire de l’aviation, au cours des derničres journées tout au moins. On pourra y admirer le Lockheed P-38 de Red Bull, le Constellation de Breitling, la voltige de Catherine Maunoury sur Extra 330. De quoi satisfaire pleinement 350.000 visiteurs.
Pierre Sparaco - AeroMorning

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