Sylvester Stallone, 2010 (États-Unis)
Des fois, on se retrouve devant des films sans trop savoir pourquoi, sans attente ni espoir, et il arrive que le hasard accorde la surprise, l’émotion ou l’excitation inattendue. Des fois, on reste jusqu’au bout de films sans trop savoir pourquoi, ou seulement pour vérifier bien inutilement que la fin est aussi affligeante que le début. Expendables relève davantage de cette seconde catégorie.
Le retour des gros bras aurait pu intéresser pour mettre en collision des corps vieillissant et usés comme ce fut l’occasion dans The wrestler (Aronofsky, 2008) ou Skyfall (Mendes, 2012). A défaut, le scénario, l’action ou l’humour pouvaient produire un divertissement passable. Or, le scénario est bête, l’action mal mise en scène et l’humour nous laisse perplexe. Expendables ressemble en fait à un gros amusement de mômes en cours de récré, la fraîcheur en moins.
Si Stalone évite la boîte à strip-tease et la séquence de recrutement des membres de son unité spéciale (merci à lui), on assiste à des scènes qui paraissent avoir été collées au reste pour répondre à des exigences de production, voire pour rafistoler une histoire bien mal fichue. C’est le cas, avec Dolph Lundgren qui fait d’abord partie de cette unité spéciale, en est exclu pour divergence quant à la manière de tuer, trahit ses potes en conséquence, meurt et est réhabilité en dernière partie ! C’est aussi le cas avec le « développement » concernant Jason Statham qui pour se réconcilier avec son ex, Charisma Carpenter, passe par une démonstration de force. C’est encore le cas avec le prétexte initial : la scène associant Stalone, Schwarzenegger et Bruce Willis où rarement les dialogues dans un film auront été aussi nuls.
A moins que The expendables ne soit en définitive une mise en abyme sur le sort et le ressenti de ces exécutants serviles qui partent en mission dézinguer à tout va sans se poser de question, sur le sort et le ressenti de ces acteurs jetables, cascadeurs ignorés et doublures sans nom.