Ici, c'est clairement quelque chose qui se met en place depuis le pilote et qui évolue à grands pas, principalement grâce/à cause de l'influence d'Hannibal sur Will. Au delà de l'amitié, du jeu du chat et de la souris, il y a cette fascination professionnelle qui nous est dévoilée ici avec beaucoup d'habileté. L'épisode précédent avait mentionné l'idée d'une maladie cérébrale, une tumeur ou quoi que ce soit d'autre de physique. Ici, on nous dévoile que c'est bien une encéphalite, une inflammation du cerveau qui cause ses terribles hallucinations et ses pertes de temps à Will. Je n'ai pas été surpris qu'Hannibal souhaite le cacher à Will, déclarant que le problème est en réalité psychologique. C'est dans la lignée des décisions précédentes du personnage et on voit avec beaucoup d'effroi l'emprise psychologique qu'il a sur son ami. Je ne doute cependant pas qu'Hannibal soit prêt à révéler la vérité - par un moyen détourné l'exonérant - si la vie de Will venait à être vraiment en danger.
Certains éléments de cet épisode m'ont beaucoup plu, particulièrement l'idée qu'Hannibal parvienne à sentir la maladie chez les gens. Cela fait écho à une scène de l'épisode 5, Coquilles, où Hannibal humait l'odeur de Will. J'avais été amusé à l'idée qu'il sentait son diner, comme on peut sentir un fruit qu'on s’apprête à croquer. Cela prend ici une autre dimension et l'odorat surnaturel d'Hannibal prend une tout autre utilité. Cela a quelque chose de macabre et de terriblement drôle à la fois. Les petits rituels qu'introduit Hannibal, avec l'énonciation orale de l'heure, du lieu et du nom de Will mais surtout le dessin de l'horloge, sont vraiment intéressants et servent à la fois la narration de l'épisode comme l'histoire globale de la série. La mise en scène et principalement le montage rendent le tout vraiment dynamique, parfois à couper le souffle. Les pertes de temps de Will sont magistrales et permettent un enchainements de plans qui m'a fait me redresser sur ma chaise, les yeux collés à l'écran.
L'enquête du jour tisse un habile parallèle entre Georgia Madchen et Will, accablés par leurs maladies mentales respectives. Pour une fois, ce lien que tisse l’enquêteur avec un tueur prend une autre dimension. Il n'est plus question d'arrêter la personne mais de l'aider, de lui permettre de se rattacher à la réalité comme aimerait le faire Will pour lui même. C'est une bonne chose de varier les plaisirs et du coup ne jamais se retrouver dans la même situation. Une fois de plus, Hannibal frôle la capture et prend énormément de risques. J'ai trouvé habile que la maladie de Georgia ne lui permette pas de voir la visage d'Hannibal mais qu'il reste tout de même assez identifiable. La fin de l'épisode laisse présager que ce personnage revienne à un moment ou à un autre. Et c'est ce que j'aime dans cette série, que les personnages comme Garrett Jacob Hobbs ou Nicholas Boyle reviennent ponctuellement (malgré leur mort) pour donner plus d'ampleur à l'histoire. Il n'y a donc pas de raison que Georgia ne soit pas utilisée pour la narration future.
Encore un très bon épisode pour Hannibal qui réalise pour le moment un quasi sans faute. C'est macabre, excitant, angoissant et bourré d'humour noir. On en redemande, et pourtant, la fin de saison avance à grands pas et je sens qu'elle fait partie des séries dont le sevrage sera extrêmement difficile !