Parler une langue que l’on ne maitrise pas encore parfaitement est un peu comme une course d’obstacle. Votre esprit doit être en phase avec le débit de l’autre, évitant les pièges et devinant les mots inconnus, jusqu’à franchir enfin dans une joie non dissimulée la ligne d’arrivée de la compréhension.
Dans cette lutte quotidienne de chaque phrase, naissent parfois des quiproquos. Voici les quatre pièges à connaitre absolument avant de tenter l’aventure brésilienne.
1. Passe moi ton Durex stp’
Approchez vous d’une vielle dame sortant de l’église un dimanche matin, et demandez lui si par hasard elle aurait un ou deux durex pour vous dépanner. Alors elle plongera surement la main dans son sac et sous vos yeux ébahi elle en ressortira une main remplie de scotch. De même ne soyez pas choqué si votre professeur vous envoi chercher pour lui un paquet de durex.
En effet si dans le monde entier Durex renvoi à la marque de préservatif, au Brésil non c’est une marque de ruban adhésif d’environ un centimètre de large. À noter !
2. Vous prendrez seulement cela ?
Lors de l’international moment du passage à la caisse, il arrive que la caissière demande "Só isso?" ce qui donne en français "Seulement cela ?". Dans les moments de fatigue linguistique je regardais perplexe mes courses m’interrogeant invariablement : "J’ai acheté si peu de choses ?" ou "Qu’est ce que les brésiliens achètent tant pour que la caissière soit choquée par la taille ridicule de mon panier".
Évidemment cette expression — autant petite que perturbatrice — n’est pas un jugement de valeur mais une phrase commercial, l’équivalent de notre "Ce sera tout ?!" national.
3. Ducha gratis !
Si vous vous promenez dans les rues de São Paulo, vous tomberez à coup sûr sur une l’affiche d’une station essence vous offrant une "Ducha gratis" pour la réalisation d’un plein. Oui, oui, vous achetez du gasoil (ou de l’éthanol, Brésil oblige) et on vous offre une douche… Troublant n’est ce pas ?
L’explication de ce mystère culturel vient du fait que "ducha" est un lavage de voiture, non de corps, pour lequel on utilisera le mot "banho"…
4. Esperar
Pour tout français, les brésiliens sont un peuple d’espérance… En effet ici pour attendre on peut soit "esperar" soit "aguardar". Dans le premier cas — qui est le plus courant — vous attendez quelque chose (ou quelqu’un) sans vraiment savoir si ça va se produire ou si la personne "espéré" va arriver. Dans le second, vous savez que dans cinq minutes, sans aucune once de doute, ce que vous attendez va se produire.
Hasard ou révélation, en apprenant le portugais "sur le tas" j’ai su très rapidement esperar, alors qu’il a fallu des mois avant que je saisisse qu’on pouvait aussi dire aguardar…
À bon entendeur salut !