Les derniers Dossiers du Contribuable, publiés par Contribuables Associés, traitent de « La France de la Fraude » (n° 13, Juillet 2013). Soixante-huit pages pour détailler les « fraudes au fisc, à la sécurité sociale, aux allocs, dans les transports… ».
Le coût de la fraude est considérable. Le coût de la fuite à Varennes… ou à Londres ne l’est pas moins. Et si ceci expliquait cela ?
Comme le soulignait, en 1996, l’auteur de notre titre (Sophie de Menthon, dans Les Echos ), «le trop d’impôts ne se contente pas de tuer l’impôt mais tue à petit feu civisme, solidarité et éthique».
L’actualité nous a montré qu’il tue aussi le sentiment de la faute, efface le désir de repentance et n’interdit nullement les ambitions ministérielles. Mais est-ce seulement le « trop d’impôts » ou les mensonges qui les accompagnent ?
Nous avons décrit récemment comment le gouvernement prétendait que la loi de finances de septembre 2012 épargnait (!) un Français sur dix, tandis que le Conseil constitutionnel estimait que cette loi ne spoliait aucun contribuable, alors que 8.800 d’entre eux ont « consenti » plus de 100 % de leur revenu au Léviathan.
Le gouvernement prétend que, dans la loi des finances de 2013, nul ne paiera plus de 75 % de ses revenus.
Une fois de plus, l’affirmation est mensongère car sont exclus de ce nouveau «bouclier fiscal», toutes sortes d’impôts comme la taxe foncière, la taxe d’habitation sur les résidences principales ou secondaires, la « contribution exceptionnelle de 2012 », les droits de mutation en cas d’un achat immobilier… etc.
Et s’il reste quelques sous à ces contribuables, la TVA (19,6 %) sur leurs dépenses alourdira ce qu’ils ont déjà donné à l’Etat.
Comment le Conseil constitutionnel, conseil dit des sages, peut-il nier la spoliation ? Comment nos dirigeants peuvent-ils croire qu’il restera à ces contribuables suffisamment d’euros pour investir… en France évidemment ?
Détrompez-vous, il ne s’agit pas que des « deux cents familles ».
Hier, France 2 nous offrait un reportage sur les centaines de retraités qui, pendant 6 mois ou plus, quittent la France pour des pays comme le Maroc où les dépenses de subsistance sont moins élevées que chez nous (impôts et taxes obligent !), où l’ensoleillement leur évite des frais de chauffage, où la fiscalité est moins vorace (l’incitation était formellement exprimée dans le reportage)… Fisc and Sun !
Ce « trop d’impôts » aura des effets aussi néfastes que la Révocation de l’Edit de Nantes, car il fait fuir aussi les jeunes diplômés, les brillants esprits, les artistes, soucieux de bâtir une vie où ils ne seront plus les nourrices de l’oligarchie qui nous dirige depuis tant d’années.
Les Dossiers du Contribuable se terminent par : « Huit Français sur dix (82,8%) se rallient à l’adage selon lequel « trop d’impôt tue l’impôt ».
Les Français sont sensés puisque 84% d’entre eux ont compris que «l’Etat doit réduire la dépense publique plutôt que de faire monter la mayonnaise fiscale».
Nous le disons depuis des lustres, mais pourquoi avons-nous des dirigeants aussi … peu sensés ?
Gabriel Lévy – Association des contribuables de l’intercommunalité d’Aubagne