Et si l'argent n'avait pas d'importance ?

Publié le 04 juin 2013 par Didier Vincent

Money for nothing

  

J'aime bien ce type de vidéos avec une musique doucereuse, une voix off laconique et un montage à la Koyaannisqatsi. Un verre de whisky à la main, on la regarde défiler en refaisant mentalement le monde suivant cette rivière bienfaisante de paroles dans le doux éther d'un cerveau embrumé. Les idées fusent : on est pour, on est contre, on se dit que c'est utopique. Et tous ces choix qui sont derrière nous et qui nous ont amenés à être ce qu'on est, ce flâneur bobo qui poétise sur des vidéos néo beatniks.

Bien sûr, à 16 ans, j'aimais, j'adulais Alan Watts. J'étais fasciné par le bouddhisme zen, le nirvana et toute cette flottille de concepts lumineux, édulcorés. J'écoutais Pink Floyd en lisant Kérouac, Ginsberg, Lobsang Rampa, Marcuse. Je pensais qu'on pouvait changer le monde en changeant soi-même, en se laissant pousser les cheveux, en traînant en espadrilles sur les voluptueuses pelouses du bien être. Plus d'argent, ben oui, c'était le top ! Le sommet de la contre culture.

Et ça l'est toujours à mon âge de rêver sa vie, d'oublier tous les coins de meubles contre lesquels nos orteils se sont heurtés douloureusement, d'oublier ce fric qu'on a sans cesse cherché tout en prétendant le mépriser. Nostalgie du hippie en soi, dans la maison bleue de son adolescence adossée à la colline des idées pures. Nostalgie apaisante, grisante de tous ces "et si..." qui ont tramé nos rêves.