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Le Parti de Gauche : 4 arguments contre la réforme des retraite

Publié le 04 juin 2013 par Lino83

4 arguments contre la réforme des retraite  

  

Le pôle argumentaire lance la rubrique "l’argu militant" : des argumentaires courts et clairs en réponse à des questions de fond ou d’actualité. Ces "argu militants" peuvent nous servir de "pense pas bête" dans nos argumentaires quotidiens pour contrer les idées reçues. Mais ils sont aussi à diffuser sans modération sur les réseaux sociaux et par mail ! Disponibles sur le site du PG et élaborés en lien avec le pôle matériel, ils s’appuieront notamment sur le matériel disponible et en cours de diffusion.

1) Retraites : il n’y a pas de problème démographique

Nous vivons plus longtemps, réjouissons-nous ! Ces années gagnées sont une conséquence du progrès des conditions de vie et du progrès social dont la retraite à 60 ans. Mais les inégalités d’espérance de vie demeurent : un ouvrier (soit 1/4 des salariés) vit en moyenne 6 ans de moins qu’un cadre. L’espérance de vie en bonne santé est aujourd’hui, en France, seulement de 61,8 ans. Et cette espérance de vie en bonne santé stagne ou recule dans de nombreux pays d’Europe, dont la France et comme l’Allemagne depuis que l’âge légal de la retraite a été reculé à 65 ans.

Il n’y aurait plus que 7.6 retraités pour 10 actifs à l’horizon 2060 ? Oui mais avec des actifs qui produisent plus de richesses ! En 1900, la France comptait 1 agriculteur pour 3 habitants, aujourd’hui elle n’en compte plus que 1 pour 30 habitants. Connaissons-nous pour autant la famine ? Non car les progrès techniques ont amélioré le rendement de cette agriculture.

C’est la même chose pour les retraites : la croissance multiplie les richesses chaque année, le PIB aura doublé en 2060. A nous de consacrer une part croissante des richesses à la solidarité nationale. Mieux répartir des richesses multipliées par 2 : voilà le défi des retraites à horizon 2060 !

2) Retraites : il n’y a pas de problème de financement

Cessons le catastrophisme : même dans les pires projections le déficit des caisses de retraites ne représente jamais que 0% à 3% du PIB. A quoi cela sert-il d’être une des premières économies mondiales si ce n’est pas pour consacrer une part de la richesse nationale à profiter en bonne santé de nos retraites ? Depuis 25 ans, la part des salaires dans la valeur ajoutée a baissé de 8 à 10 points : les profits ont augmenté d’autant et se sont envolé en spéculation sans bénéficier ni à l’investissement, ni à l’emploi. Rattrapons ce retard !

Mais le déficit des caisses de retraites est aussi le produit des politiques d’austérité. Elles jettent la France et l’Europe dans une spirale récessive et entraîne la montée du chômage. Pour atteindre l’équilibre des retraites, il faudrait d’abord relancer l’emploi. D’ailleurs selon les scénarios de reprise de la croissance, les calculs montrent que les caisses de retraites retrouvent l’équilibre si le chômage baisse vraiment !

3) Une réforme injuste et inadaptée qui fait d’abord baisser les pensions

Le recul de l’âge légal de départ à la retraite et l’allongement de la durée des cotisations sont de fausses solutions : 60% des personnes sont hors emploi lorsqu’elles liquident leur droit à retraite, l’entrée sur le marché du travail se fait de plus en plus tardivement : 1 jeune sur 4 est au chômage. C’est dire si l’allongement de la durée des cotisations, va multiplier les retraites incomplètes : la première conséquence du recul de l’âge légal c’est d’abord de faire baisser les pensions. Il va donc aussi avoir pour effet mécanique de creuser le déficit de l’assurance chômage…

Quelle est l’idée sous-jacente ? Faire baisser les pensions, c’est contraindre les salariés à cotiser pour une retraite complémentaire et développer les assurances individuelles et privées. Aujourd’hui les retraites représentent un flux de 245 milliards d’euros qui échappe aux marchés financiers. C’est bien à la finance que profite le crime !

4) Un déni de démocratie

Hollande veut mener rapidement cette réforme des retraites alors qu’il n’a pas été élu pour ça ! Pendant sa campagne présidentielle, il n’a jamais parlé d’allonger les cotisations. Au contraire, les français l’ont choisi pour dégager Sarkozy et sa réforme inique des retraites de 2010.

Pire, lié par le traité européen (TSCG) qu’il n’a pas renégocié ni modifié d’une ligne, Hollande se soumet aux diktats de l’Union européenne et du FMI qui exigent des réformes structurelles de notre économie et de notre modèle social. C’est au peuple de choisir son modèle de société et de solidarité ! La Commission européenne appelle la France à augmenter « encore l’âge légal de départ à la retraite et la durée de cotisation pour bénéficier d’une retraite à taux plein et en réexaminant les régimes spéciaux ». Ce n’est pas à la Commission européenne de dicter sa loi !


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