Cadenas d'amour

Publié le 04 juin 2013 par Mpbernet

04 juin 2013

Depuis 2008 existe une tradition à Paris, c’est celle qui consiste, pour les amoureux, à venir accrocher sur les grillages des rambardes de la Passerelle des Arts un cadenas plus ou moins gros, avec leurs initiales et la date … Il paraît que cette tradition existe aussi en Chine, pour sceller un vœu d’éternité de l’amour… une autre forme de graffiti que le cœur percé d’une flèche sur un tronc d’arbre.

Dimanche après-midi, comme souvent lorsque nous partons en randonnée entre le Luxembourg et Montmartre, nous avons emprunté cette passerelle gracile qui relie l’Institut de France au Louvre. Nous avons constaté qu’il ne restait quasiment plus une place où accrocher le moindre cadenas … J’ai alors imaginé le surpoids que ces objets métalliques pouvaient occasionner à la structure de la passerelle …. Mais ce serait faire bien peu de cas de ce symbole romantique si cher aux touristes du monde entier …

Un symbole d’amour que ce verrou ? A y bien réfléchir, je ne trouve pas l’idée si romantique que ça. L’amour dans la contrainte, dans l’enfermement, est-ce encore de l’amour ou plutôt de la possessivité ?

C’est ainsi que se joue notre civilisation moderne : invocations païennes et technologie. Mais soyons plus terre à terre : une nuit de mai 2010, la quasi-totalité des cadenas d’amour a disparu des grilles de la passerelle.

Des élus de droite ont accusé la municipalité de les avoir fait enlever, ce dont l’administration s’est défendue … Pour ma part, je penche plutôt pour un commando de cisailleurs récupérateurs de métaux – cela fait beaucoup de cuivre, tout ça … - et de fait, les cadenas sont réapparus de plus belle.

On arrive presque à saturation aujourd’hui, que va-t-il se passer …. Suspens !