Enfin libre de profiter du temps, de laisser mes plus belles bottes, mon manteau, mon trench, mon parapluie à la maison, et ce soir attendre mon homme dans le canapé du hall de cet immeuble de bureau. J'ai essayé de travailler plus tard, mais malgré l'heure tardive à laquelle il doit passer, je n'arrivais pas à me concentrer. Alors j'ai pris mon sac, je me suis changé dans les toilettes de notre bureau, j'ai enfin pu me glisser dans une robe d'été.
Enfin libre de mouvements, ivre de légèreté, celle-ci fût si longtemps rêvé que je pensais déjà à ce mariage, celui d'une amie, d'une balade dans les jardins du manoir de ses parents, entre amies.
Simplement là, avec un brin de vent, du soleil et même de la chaleur pour nous rappeler la douceur de la saison, je voulais déjà y être. Doucement j'ai ressenti le cuir de ce canapé où attendent habituellement les clients du cabinet d'avocat où je travaille. La lumière a chauffé durant la journée la matière, je me love dans celui-ci, en feuilletant un magazine, et non un dossier. Tranquillement installée, je lui laisse un message.
Il va arriver dans une voiture, non pas un carosse, ni même un cabriolet, ce n'est pas son style, mais notre but est plus intéressant. Nous sortons ce soir, pour fêter notre anniversaire de rencontre, vers un lieu inconnu comme il sait me surprendre encore, toujours. Un restaurant, une chambre d'hôte ou un hôtel, je devais juste être moi, féminine, et libre de prendre une journée en plus durant cette semaine. J'aime cette insouciance de partir sans connaître le but, le lieu.
Un cocktail, un bar tranquille, un lieu si français, cette gastronomie qui ira si bien avec la décoration, le boir chaleureux des pièces, la moquette épaisse. J'aime ce confort qui enveloppe, qui laissera ma robe de soie devenir un cocon naturel pour ma féminité. Je suis si heureuse de vivre cet amour, avec cet homme croisé par hasard, aimé aussi par hasard, avec tant de bonheurs communs, de soirées sans fin, de bras rassurants quand je doute, de messages souriants du matin au soir.
Oui il est bon de croire, après tant d'années que l'on peut être aimer et aimer encore un autre. Cette confusion m'avait envahie, mais maintenant après plus de deux annnées, je suis conquise. Et mon corps m'a donné des clefs, celle de mon regard est revenu avec lui, qui a toujours le mot juste, critique et câlins, vérité sur ce que je suis, sur celle que je croyais voir, sur celle qu'il apprécie tant. Il m'a redonné la confiance, aime certains de mes défauts, même tout court.
Tiens, il arrive, je me lève, à demain.
Nylonement
Photographe : Daniela RETTORE
Styliste : Gioia CAROZZI
Maquilleuse : Elena PIVETTA using MAC Cosmetics
Coiffeuse : Niky EPIFANIO
Photos pour LADIES MAGAZINE
Lieu : ilsalviatino.it