Il y a quelques années, Patrick Besson écrivait «la cause du people». Commençant à l’époque à m’intéresser à la presse people, j’avais lu avec intérêt la façon dont Besson décrivait les années qu’il avait passé à la tête de Voici, comment il démontait le système médiatique de la presse people. Depuis, le temps à passé, d’autres magazines dits « peoples » sont nés : Public et Closer. Désormais, l’univers médiatique du people a changé, avec au moins 3 titres qui en assument la fonction : Voici, Public et Closer, et je passe sur les VSD et consort, qui traitent de la question d’une manière ou d’une autre.
Dans le même temps, j’ai vu les recherches en sciences de l’information et de la communication évoluer par rapport à cet objet. Rejoignant illico presto le rang des « mauvais objets » (juste à côté de la télévision), les études sur la presse people ont commencé à naître. D’un côté, le regard des journalistes, de l’autre, celui des chercheurs, plus rares bien sûr. C’est naturellement ici que je me situe, avec la conviction qu’aujourd’hui, on ne peut prétendre analyser la télévision, si l’on analyse pas dans le même temps les médias environnant la télévision. Pour prendre un exemple, comment pourrais-je analyser la nouvelle star si je n’observe pas la façon dont on en parle dans la presse people ?
Ainsi, pour préparer mon livre sur la façon dont la télévision parle du bonheur, et prétend faire le bonheur de leur public, j’ai ressenti le besoin d’étudier la presse people. J’ai eu l’occasion de passer une semaine au sein de la rédaction d’un de ces magazines people, le magazine PUBLIC. Je ne sais pas encore si le « rendu » écrit dans mon livre sera à la mesure de l’expérience que j’ai vécu… En totale immersion, on m'a laissé écrire pour le magazine, afin que je puisse me frotter à la réalité de son énonciation. Extrême difficulté que d'écrire quelques lignes sur Lindsay Lohan, lorsqu'on n'est pas très au point sur sa vie privée... pas simple non plus de rédiger sur Britney... Mais tellement formateur si l'ambition est de comprendre "comment ça marche". J'ai pu assister aux points du matin, ainsi qu'à chaque grand moment de la semaine qui concourent à la réalisation du magazine. Enfin, toutes les personnes de la rédaction et du site Internet se sont prêtées aux jeux des entretiens, répondant à mes questions parfois un peu tordues. Je pense que cette semaine va me permettre de faire un bond en avant pour mes recherches et mon livre. J'en profite pour remercier toutes les personnes de Public qui m'ont réservé un si bel accueil, en confiance. Nicolas Pigasse, Maud, Leslie, Adeline, Myriam, Thomas, Laetitia, Nicolas, Stéphanie, Sandrine...