Si aucune nouvelle révolutionnaire n’a été annoncée en matière de cancer du sein durant le congrès de l’Asco, les résultats d’une étude anglaise, présentée hier à la session plénière, pourraient quand même bien changer les pratiques en matière de traitement de cette pathologie. Cette étude démontre en effet que la prise de tamoxifène pendant 10 ans versus les 5 ans recommandés jusque là, diminue de 25% en plus le risque de récidive et de 23% le risque de mortalité par cancer. En d’autres termes cinq ans de plus de la petite pilule permettrait aux femmes d’accroitre considérablement leurs chances de ne pas rechuter.
On risque bien de voir les effets de cette annonce rapidement ! Car ici, pas question d’attendre la mise sur le marché d’une nouvelle molécule hors de prix, le tamoxifène étant déjà commercialisé mondialement depuis des années. Les cancérologues pourraient donc changer très vite leurs prescriptions !
J’ai posé la question à plusieurs oncologues ici à Chicago qui sont tous unanimes. C’est une bonne nouvelle mais la pilule ne va pas être facile à faire avaler ! (sic). On sait qu’en matière d’inobservance, le tamoxifène est un cas d’école ! Près de la moitié des femmes arrêtent leur traitement au bout de deux ans. Alors en prendre pour 10 ans !
Ce traitement au long cours ne pourra pas être imposé sans explication au risque de voir de nombreuses femmes jeter l’éponge.
Il est clair que pour que les patientes acceptent ces nouvelles recommandations, il faudra qu’elles soient informées en amont des bénéfices importants mais aussi des effets secondaires auxquels elles peuvent être confrontées et des risques liés à la prise du médicament. (Notamment d’une légère augmentation du risque de cancer de l’endomètre qui nécessite une surveillance par échographie).
Avec toutes les cartes en main, chaque femme devra alors considérer et réfléchir à ce qui est acceptable pour elle : augmenter sa protection tout en subissant des effets adverses parfois invalidants ou choisir de prendre le risque en privilégiant sa qualité de vie.
Bonne nouvelle pour les chercheurs sans doute mais peut être plus difficile pour les médecins qui dans leurs pratiques sont confrontés tous les jours à des femmes désemparées.
L’ Asco se termine demain sans amener de nouveaux espoirs en matière de cancer du sein. Néanmoins d’autres pathologies ont bénéficié d’avancées remarquables et remarquées notamment pour les cancers de l’utérus et de l’ovaire…!
Une bien belle aventure qui se termine pour nous… je reprends l’avion mardi en faisant une promesse, celle de revenir dans cette ville magnifique ! A très vite pour d’autres news en direct de Paris …
Catherine Cerisey