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Neruda : l’hypothèse de l’assassinat relancée

Publié le 03 juin 2013 par Anthony Quindroit @chilietcarnets
Pablo Neruda, en 1971 (photo DR)

Pablo Neruda, en 1971 (photo DR)

Près de quarante ans après sa mort, le 23 septembre 1973, la mort du poète chilien Pablo Neruda continue d’intriguer.
La version officielle veut que le prix Nobel de littérature de 1971 soit décédé d’un cancer du pancréas, peu après le coup d’Etat de Pinochet au Chili. La version officieuse, farouchement défendue par l’ancien chauffeur de Neruda, Manuel Araya, s’oriente vers l’empoisonnement de cette figure emblématique du Chili.
Il est en effet connu que Pablo Neruda était opposé à Pinochet. Les pinochetistes voyaient certainement d’un mauvais œil la popularité de Neruda.
Le 8 avril 2013, après des années de doute, le corps de Pablo Neruda a été exhumé de sa dernière demeure, une tombe face à la mer à la résidence Isla Negra, dans la ville d’El Quisco, à une centaine de kilomètres à l’Ouest de Santiago-du-Chili. Objectif : mener une série de tests et d’analyses toxicologiques pour tenter de déceler d’éventuelles traces de poison. Les experts n’ont toujours pas rendu leurs conclusions, l’absence de documents concernant le traitement suivi par Neruda à l’époque compliquant un peu plus la tâche.
Mais, alors que ces recherches sont toujours en cours, un nouvel événement relance la thèse de l’assassinat. Le médecin Sergio Draper, qui a toujours assuré être resté seul aux côtés de Pablo Neruda avant sa dernière heure, vient d’indiquer qu’un confrère l’avait rejoint peu avant l’agonie du poète. Selon ses déclarations, il s’agirait d’un médecin du nom de Price. Aucun docteur portant ce nom n’a été retrouvé dans les archives.
Un portrait-robot a été réalisé sur la base des souvenirs de Draper. Les traits évoqués font penser à deux figures déjà connues. Les enquêteurs pensent ainsi à Michael Townley, un agent double de la CIA qui travaillait pour les services de Pinochet et qui a admis avoir assassiné des opposants au régime. Le nom  d’Hartmut Hopp, un médecin recherché par Interpol et actuellement réfugié en Allemagne, est aussi évoqué. Il pourrait également s’agir de Manfred Jurgensen, un agent supposé de la Central Nacional de Informaciones (CNI – office de renseignements de Pinochet après la dissolution de la DINA).
Trois nouvelles pistes que les enquêteurs vont tenter de suivre. Le dossier Neruda ne devrait plus prendre la poussière.


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