C’est la première étude à évaluer le risque d’infection au papillomavirus (HPV) chez les partenaires de personnes atteintes d’un cancer de la gorge HPV-positif. Ces conclusions, présentées à la réunion annuelle de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) aboutissent à un risque faible, sensiblement comparable au risque en population générale.
Le papillomavirus humain HPV est impliqué dans la majorité des cas du cancer du col de l’utérus mais aussi, de plus en plus souvent, dans les cancers oropharyngés. Deux virus HPV sont particulièrement impliqués dans le risque de survenue d’un cancer du col, le virus HPV 16 et le virus HPV 18. Or le HPV peut se transmettre lors de rapports bucco-génitaux et le risque de cancer oropharyngé est associé à la séropositivité à HPV 16. Ainsi, certaines études ont montré une prévalence de la séropositivité à HPV 16, 2 fois plus élevée chez les patients atteints de cancers ORL. Enfin, les dernières données montrent une progression des cancers oropharyngés, en particulier chez la femme, principalement en raison de l’augmentation du tabagisme mais aussi del’augmentation des infections par des virus du type HPV. Le dernier bilan de l’inCa, pour la France, indique pour l’ensemble des cancers de la lèvre, de la cavité orale et du pharynx, une incidence de 10.700 nouveaux cas par an.
Le Dr Marshall Posner, directeur médical du Programme d’oncologie médicale du cou au Mont Sinaï, a cherché à déterminer la prévalence du papillomavirus humain (HPV) chez les conjoints des personnes atteintes d’un cancer de la gorge HPV-positif, dérivé de la souche HPV16. Son équipe a évalué la charge virale de 83 couples dont un partenaire était atteint de cancer de la gorge HPV16-positif. L’analyse constate que,
· 54% des personnes atteintes de cancer de la gorge sont positives à HPV16, la souche associée à ce type de cancer, au moment du diagnostic,
· 6% de ces patients restent positifs à HPV16 après un an de traitement.
· Chez leurs partenaires à long terme, la prévalence du HPV16 s’élève à 5% chez les partenaires féminines des hommes atteints d’un cancer de la gorge HPV16 positif,
· à 29% chez les partenaires masculins de femmes atteintes d’un cancer de la gorge HPV16 positif.
Desrésultats jugés peu différents de ceux trouvés en population générale. Un bilan de 2009 de l’Institut Pasteur indique ainsi, qu’en population générale, 1 femme sur 5 ayant un frottis cervical normal est infectée par un ou plusieurs HPV, soit une prévalence globale de l’infection pour les génotypes oncogènes de 10% à 32% chez les femmes, en fonction de l’âge, avec l’HPV16 parmi les oncogènes les plus fréquemment identifiés (3,5% des prélèvements). Donc des résultats, concluent les auteurs, qui devraient rassurer ces couples dont un partenaire est atteint de cancer de la gorge, car le risque reste faible.
Source: ASCO via Eurekalert (AAAS) Oral HPV Not Prevalent in Spouses of People with HPV-Positive Throat Cancer