Il y a un bon moment que je n'avais pas parlé du comité d'arbitrage (dit CAr, vu comme il est délicat de le conduire). Comme vous le savez certainement — du moins si vous suivez un minimum la vie communautaire, ce qui n'est pas une obligation — cela fait un petit moment, en fait depuis les dérives de plus en plus importantes des quatorzième et quinzième CAr (et encore, j'en avais sous-estimé l'étendue. J'y reviendrai bientôt parce que, même si c'est maintenant du passé, il faut dire certaines choses pour éviter qu'elles ne se reproduisent un jour), que je ne fais pas vraiment montre d'une confiance absolue envers cette institution. Qui avait été mise en sommeil l'an dernier après des élections qui n'ont pas permis d'avoir un nombre suffisant d'arbitres. Et qui est revenue en ce début 2013 après un toilettage par prise de décision.
Aujourd'hui, le comité est à nouveau fonctionnel mais le moins que l'on puisse dire est que ses membres ne croulent pas vraiment sous le travail (une demande de révision et un seul arbitrage en trois mois). Et je ne suis pas convaincu qu'on puisse commodément, et avec satisfaction, imputer cet état de fait à un manque de conflits (il y en a toujours, et il s'en trouve un certain nombre, pour déplorer une ambiance à nouveau de plus en plus délétère. Je ne peux d'ailleurs m'empêcher de noter que, ces dernières années, l'ambiance communautaire n'avait jamais été aussi bonne qu'entre avril et décembre 2012, c'est-à-dire quand il n'y avait plus de CAr. De là à y voir un lien cause à effet ... On peut franchir ou non le pas). C'est plutôt qu'un pli a été pris, celui de l'absence du comité, et qu'on s'est finalement rendu compte que pas mal de conflits pouvaient être réglés différemment. Sans sortir l'artillerie lourde.
Pourtant— mais il est donc vrai qu'il n'y a pas beaucoup de matière pour se faire une opinion. Mais c'est un début — je constate avec plaisir que disparition puis réforme semblent avoir porté leurs fruits. A moins que ce ne soit qu'une question d'hommes (j'y reviens après), il n'en demeure pas moins que ce comité a pour l'instant renoué avec les pratiques consensuelles, sages et démocratiques des comités normaux. Fini les initiatives surréalistes (du genre introspection psychologique, intrusion dans la liste de suivi ou examen éditorial), fini les sanctions décidées à l'avance en se fichant comme d'une guigne des argumentaires et des témoignages, fini les dérives claniques (les 14e et 15e comités en étaient l'archétype), etc. D'ailleurs, il suffit de voir les échanges publics entre arbitres pour s'en rendre compte (notamment que le comité est bien plus diversifié dans les sensibilités communautaires) : il n'y a plus cette unanimité systématique (obtenue en réalité, parfois, après échanges privés, mais pas toujours), les arbitres témoignent paisiblement de leurs désaccord publiquement et recherchent un consensus. Bref, fini aussi les cachotteries et autres échanges de mails avec les arbitrés, retour à la case transparence. Tant mieux. L'arbitrage entre Kõan, Elnon et Rédacteur Tibet en est un bon exemple, tout comme l'application, enfin, des règlements et des principes fondamentaux. Notamment en ce qui concerne le refus d'examiner en tant que tel le pov-pushing et la prise en compte de ce qu'implique un arbitrage communautaire (Et sur ces deux points, je suis donc en désaccord fondamental avec Racconish qui me semble dans la lignée des 14e et 15e. Heureusement minoritaire désormais. Mais qui me fait relativiser : cela peut être une affaire d'hommes ... Il est d'ailleurs très révélateur que Kõan, autrefois adorateur patenté du CAr, surtout des deux comités cités, se mue soudain en opposant caricatural et au demeurant peu convaincant. Et oui, la récréation semble enfin finie).
Si ces bonnes dispositions d'esprit se poursuivent, je pourrai peut-être retrouver confiance en cette institution, même si je demeure fondamentalement sceptique au regard des graves dérapages passés. En tout cas, j'encourage les arbitres actuels à poursuivre dans cette voie et à tracer un sillon peut-être redevenu sain.