J’ai choisi cette semaine le morceau Heavy Lift, figurant sur la bande originale de Summer School, film réalisé par Godfrey Daniels en 1979.
Long-métrage porno de la mythique époque seventies, Summer School n’est apparemment pas resté dans les annales, si j’en crois mon enquête sur Google, et ma lecture assidue du lourd pavé The Other Hollywood [1], malgré la présence d’actrices comme Laurien Dominique, Lisa K. Loring et Lysa Thatcher.Une histoire d’initiation sexuelle de jeunes étudiantes. Classique. Mais pas question ici de palabrer sur le film : je ne l’ai pas vu. En fait, c’est en écoutant les mix de Drixxxé, producteur de Triptik, que j’ai découvert ce truc. Sur Soundcloud, le 8 mars dernier (journée de la femme !), il publie une mixtape, sélection aux petits oignons de soundtracks de films érotiques et pornos vintage, intitulée Sextape. A l’écoute, une heure de pur plaisir, dont un (voire deux) morceau(x) issu(s) de Summer School
J’ai déniché assez peu d’infos sur cette bande originale de 1979, réunion instrumentale de plusieurs artistes dont j’ignore encore les noms. Le disque a été réédité par l’excitant label Fraykers Revenge. Peu importe : ces trois quarts d’heure de soul-funk-jazz sont jouissifs, un peu rétros, parfois dansants. On ressent toute cette luxure joyeuse du sexe libre caractéristique du porno 70s, ce vent cru de liberté qui régnait alors dans ce milieu, avant son industrialisation et sa marginalisation.
Si on fait l’effort de ne pas regarder ces improbables étudiantes sur la splendide affiche, on pourrait croire à une BO d’un film blaxploitation – et pour cause : c’étaient souvent les mêmes artistes. Ligne de basse addictive, discrète pédale wah-wah, cuivres chauds, et cette calme énergie avant l’explosion de poils, de sexe, de dialectes crus. La jouissance (pour nos oreilles), c’est que les trois-quarts d’heure sont très cohérents : une poignée de titres qui auraient très bien pu agrémenter des films comme Coffy, Shaft, Black Caesar, Foxy Brown ; quelques titres soul qui, même s’ils contiennent leur dose de stupre, restent plus proches des Bill Withers, Otis Redding, Al Green ; des perles de jazz-fusion, aussi, des balades… Bref, il faudrait être fou pour laisser dormir l’orchestration cohérente de ce bijou musical dans des placards poussiéreux.
A l’écoute après le break
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Informations complémentaires
- Titre: Heavy Lift
- Durée: 4min 04s
- Artiste(s): non retrouvé
- Album: Summer School BO
- Label: Réédité par Fraykers Revenge
- Date de sortie: 1979