Peux tu nous expliquer ta mission lorsque tu était sur le terrain en Mongolie?
Bien sur !
La mission d'ACF en Mongolie était spécifiquement axée, depuis 2008, sur le volet "Eau, Assainissement et Hygiène", l'un des 4 piliers d'Action Contre la Faim (avec la Nutrition, la Sécurité Alimentaire et le Plaidoyer). Notre équipe (20 personnes) intervenait dans les banlieues à la périphérie d'Oulan-Bator, la capitale Mongole; où des dizaines de milliers de personnes vivent dans des yourtes (habitats traditionnel mongol) ou des maisons de fortune en situation sanitaire précaire, du fait que leurs habitations ne soient pas connectées aux réseaux d'eaux potables et usées.
Plus précisément, nous travaillions sur un projet de recherche sur de nouvelles technologies pour réaliser l'approvisionnement en eau potable et l'assainissement au niveau des foyers, dans un environnement présentant la double contrainte d'un milieu urbain (densité de population, déresponsabilisation communautaire) et d'un climat ultra continental (températures négatives 6 mois de l'année, avec des périodes prolongées en dessous de -30°Celsius!).
Une expérience de 2 ans exceptionnelle, avec des équipes locales sans pareil.
Tant personnellement que professionnellement, que retiens de l'expérience terrain en mission humanitaire avec ACF ?
Mon choix de partir travailler dans le domaine de la Solidarité Internationale, et plus particulièrement dans le secteur de l'approvisionnement en eau potable et l'assainissement, était fait depuis des années. ACF m'a permit de le réaliser. J'y ai découvert un domaine professionnel très prenant et complexe, mais aussi extrêmement enrichissant, et stimulant. En m'engageant en tant que Project Manager pendant ces 2 années, j'ai trouvé un métier combinant des défis techniques et budgétaires extrêmement intéressants à relever, une éthique de travail respectable et une dimension humaine plus stimulante et diversifiée que dans les autres secteurs où j'ai pu travailler par le passé.
Personnellement, je retiendrais la richesse des échanges avec les populations, ce sentiment que beaucoup d'aspects nous rapprochent malgré les apparences et l'impression que, même si ce n'est pas tous les jours faciles, travailler ensemble pour changer les choses est possible.
"La persévérance fini par payer ... "
Aujourd'hui bénévole à Toulouse, quel regard portes tu sur le rôle des délégation départementales en France?
Les délégations départementales d'ACF (du moins celle que je connais) ont le point commun avec les missions "terrain" d'ACF d'être portées par des individus motivés et concernés. Là réside toute la différence entre une association portée par ses membres et celle qui ne l'est pas : la dynamique humaine.
La délégation Toulousaine peut se prévaloir d'une base solide de volontaires, avec une bonne connaissance des valeurs de leur association, et de nombreuses activités de sensibilisation tout au long de l'année (Journée Mondiale de l'Alimentation, Course Contre la Faim, Journée Mondiale de l'Eau, entre autres...) pour vitrine des activités d'ACF. C'est lors de ces journées que la délégation apporte sa pierre à l'édifice : la sensibilisation de l'opinion de nos concitoyens à un drame humanitaire toujours d'actualité, et dont les solutions existent : la faim.
Ses membres ont conscience que les équipes terrains travaillent tous les jours dans des conditions difficiles, et qu'ils les aident en donnant de leur temps, énergie et conviction pour témoigner de ces conditions et des drames humanitaires subis par les populations. Tout comme au sein des missions "terrain", l'amélioration des conditions de vie des bénéficiaires est notre priorité...
L'expérience associative en quelques mots ? Quels conseils à ceux qui hésitent à s'engager ?
L'expérience associative au sein d'ACF n'est fondamentalement pas différente d'une autre association, du moins en terme d'engagement (faible en terme horaire, fort en émotions) de la part des bénévoles. Car comme j'ai pu vous le dire, c'est la base des bénévoles qui constitue sa richesse. Chaque action de sensibilisation permet de rencontrer de nouveaux volontaires, et d'apprendre un peu plus sur l'équipe.
Quels conseils à ceux qui hésitent ? Hé bien, je leur dirait "il vaut mieux regretter quelque chose que l'on a fait que quelque chose que l'on n'a pas fait". Plus sérieusement, il n'y a aucun engagement ferme sans votre volonté, et cela peut vous permettre de découvrir le milieu des ONGs humanitaires "de l'intérieur", pendant la durée qui vous convient. Un bon moyen également de se tenir au courant des problématiques de nos frères humains, dans les pays moins chanceux que le notre.
Mais si vous y pensez, c'est que vous avez déjà fait 75% du boulot :)