Annoncé en janvier dernier avec beaucoup de savoir faire par Marvel, le tandem Brian Wood et Olivier Coipel était attendu au tournant avec une série dont la particularité était de vouloir réunir une équipe intégralement constituée de super héroïnes mutantes.
Le titre X-Men crée en 1963, ainsi que ses deux futurs descendants (parus en 1991 et en 2010) n’avaient jamais osé une telle audace, bien que bon nombre de représentantes de la X-Family aient eu droit à un moment donné ou à un autre à son moment de "gloire". En effet, l’un des scénaristes ayant révélé quelques X-Women notoires, notamment en leur donnant vie, n’est autre que Chris Claremont, et ce n’est surement pas un hasard si à l’exception de Storm (qui elle a été créée par Len Wein et Dave Cockrum… oh Wait ! Je le tiens mon prochain rétro billet !), les demoiselles sélectionnées pour faire partie de cette équipe proviennent toutes de l’imagination de cet auteur foisonnant.
Storm, Psylocke, Kitty Pryde, Rachel Grey, Rogue et Jubilee sont donc les heureuses élues autour d’une histoire où elles vont devoir protéger un enfant aux pouvoirs pour le moment très mystérieux, et pour le moins dangereux (on s’en aperçoit très bien dans ce premier numéro), Jubilee étant la première à avoir été en contact avec ce bambin dans des circonstances qui restent encore très vagues.
Le rapport qu’entretient l’adolescente envers cet enfant -orphelin comme elle- et sa volonté de vouloir lui donner une famille, une "maison" au sein des X-Men, m’a beaucoup touché. Et c’est bien là que l’on retrouve l’extraordinaire qualité narrative de ce grand scénariste qu’est Brian Wood, qui a la lourde tache de démarrer et de cimenter les premières pierres d’un titre si emblématique et historique de la Maison des Idées, de présenter succinctement ses personnages aux nouveaux lecteurs (car il y en a toujours), et de leur permettre ainsi de ne pas se sentir perdu.
On commence ainsi à entrevoir leur traits de caractère, par le biais d’une case bien représentative pour chacune d’entre elle que l’on peut repérer facilement (Psylocke sur le toit de l’école, Rogue sur le toit du train… non ce n’est pas qu’une histoire de toit, je vous rassure !) où Coipel arrive à nous faire passer ce message que ses héroïnes sont fantastiques et imposantes, sensibles et courageuses, certes c’est une chose que nous savions déjà, mais pour un titre qui leur est totalement dédié c’est d’autant plus bénéfique.
Qui plus est, Wood nous offre également dans ce numéro une intrigue secondaire, ici à peine entamée avec une querelle entre les personnages de Mercury et Bling qu’il va falloir surveiller de près. L’histoire se met donc en place ici (normal pour un premier numéro) et promet de très beaux moments liant action et émotion garantis sans cheesecake !
Car il faut quand même le dire, la plus belle surprise de X-Men #1 reste la représentation des personnages féminins par l’artiste Olivier Coipel, ici pas de poses lascives, de boobs ou de popotins surexposés, tout reste en place dans le respect de ces héroïnes toutes plus belles les unes que les autres, avec une mention spéciale pour Storm qui n’a jamais été aussi sexy avec sa coupe mohawk.
Et les scènes d’actions ne sont mas en reste non plus, celle se déroulant dans le train est spectaculaire et efficace, même si elle aurait mérité une case ou deux supplémentaires pour montrer que tous les occupants ont bien été sauvés (ou c’est moi qui suis bête, c’est possible aussi).
Le retard de ce titre est donc excusé tant la qualité est au rendez-vous, certains lecteurs seront sans doute frustrés par le manque de profusion visuelle et de grandiloquence propre à un titre tel que celui-ci, je répondrais que ce X-Men là respire la féminité jusqu’au bout du crayon et de la plume, et va continuer à prendre son temps pour le plus grand plaisir des vrais amoureux des X-Women.