Luz Severino
Derrière le voile, installation, technique mixte dimensions variables, 2011.
Le parcours et l’œuvre de Luz Severino sont favorablement influencés par le fait qu’elle vient d’un pays hispanophone, travaille en Martinique, et expose en Europe, aux Etats-Unis et dans la Caraïbe. L’œuvre que nous découvrons ici, Derrière le voile, illustre tout à fait les choix plastiques de l’artiste qui avoue préférer les grands formats. La toile, la sculpture, la gravure, le papier de banane fait main, sont ses matières favorites, et l’on pourrait ajouter la mosaïque, le lieu où elle vit et travaille étant à l’extérieur comme à l’intérieur un véritable atelier d’artiste.
Les chaussures de couleurs variées sont fermées, enveloppées et attachées dans du tissu, empilées dans une grande boîte transparente, certaines se répandent sur le sol, et d’autres sont accrochées au-dessus. La transparence d’ailleurs est probablement davantage qu’un élément esthétique. Il y a dans cette installation détournement de l’objet vestimentaire, la chaussure évoquant le déplacement, le voyage ou l’errance, encordé par ces liens qui empêchent l’usage de cet objet. On peut ici se référer aux travaux de Sandra Ramos, l’installation Mar Caribe de Tony Capellan, et de quelques artistes dominicains ou cubains préoccupés par des thèmes comme l’exil, le sort des balseros, et le déracinement.
Suzanne Lampla