Dessin : Lan Medina.
Lettrage : Ester Colombarini et Fabio CiacciÉditeur : Panini (100% Marvel).Date de parution : 2012.Prix : 12€.
Dans la franchise Castle, je demande... le comic !
Suite à la publication des romans écrits par Richard Castle, l'un des héros de la série éponyme
– et à leur franc succès –, les créateurs ontdécidé de décliner les aventures de Derrick Storm, personnage connu quant à lui pour avoir propulsé le romancier au rang des auteurs incontournables avant qu'il ne rejoigne la police new-yorkaise, en comic book.S'il est bien, donc, une série qui fait preuve d'une aussi clairvoyante que redoutable intelligence marketing, c'est elle.
La dernière aube apparaît d'ailleurs dans cette même série lors d'une séance de dédicace organisée par Richard Castle. Les produits dérivés ne sont donc pas cloisonnés à leur propre support et la série fait subrepticement office de tremplin publicitaire.Bien que ce comic soit à mon sens une excellente idée, le résultat me parait toutefois
– et malheureusement –inabouti. Qui plus est, La dernière aube met malencontreusement en exergue les failles de la série, occultées jusqu'ici par son charme intrinsèque, ce qui je pense ne peut que froisser les inconditionnels de Castle (dont je fais partie).Pour faire un parallèle plus universel : lire La dernière aube équivaut à découvrir tel et tel défaut chez l'autre (ici, la série Castle). C'est plus précisément cette prise de conscience douloureuse qui suit une période plus ou moins longue d'idéalisation de l'être aimé. Vous voyez de quoi je parle ? Toujours pas ? Erf. Prenons un autre exemple alors.
Aucun n'est attachant qui plus est alors même que cela constitue la grande force de la série. La faute, j'imagine, aux dessins de Lan Medina qui, lorsqu'il s'agit des personnages, s'avèrent assez artificiels : Derrick Storm donne par exemple l'impression de n'avoir que trois ou quatre expressions faciales. S'il peine à donner un souffle à ses héros, les décors sont eux en revanche extrêmement soignés. Quant aux planches, elles sont toujours éminemment bien construites et combinées à un lettrage diversifié qui contribue à dynamiser les scènes. J'ai par exemple grandement apprécié certaines dispositions des bulles pour rythmer les dialogues ou encore leur intensification lorsque Derrick est envahi par ses propres pensées.
Enfin, si l'humour
est plutôt présent à travers notamment les pics que se lancent Derrick et Clara et dans lesquels on retrouve la tension qui unit Beckett et Castle à l'écran – ("– Grout est là pour l'or [...] – Cet or ? Notre or ? – Il n'est pas à nous. – Je disais "nous", le peuple américain") – il est néanmoins un brin moins efficace que celui de la série. J'ai en revanche adoré l'introduction, sorte de préface pour comic extrêmement drôle et également le clin d’œil à Javier et Kevin (du moins c'est ainsi que je l'ai interprété), deux personnages secondaires de la série via le duo d'inspecteurs Tomball et Merunka (gaffeur vs badass).En résumé, un comic inégal, loin des incontournables et qui ne comblera vraisemblablement que les fans les plus tolérants de la série.
Ce livre s'inscrit dans un de mes challenges : les 170 idées.