A gauche, la défaîte ne vaut que si elle est partagée par tous

Publié le 04 juin 2007 par Nico2312
Certes les sondages ne sont par définition que des sondages et il est de bon ton de dire qu'ils se trompent tout le temps. Mais à six jours du premier tour des législatives, la marge d'avance que possède l'UMP la met à l'abri de bon nombre de mauvaises surprises. Même si au lieu d'obtenir 450 sièges (sur 577) comme l'annoncent différentes enquêtes d'opinion, le parti du président de la République n'en recueillait en fin de comptes que 350, ce n'en serait pas moins une victoire écrasante qui lui assurerait de toute façon la majorité absolue à l'Assemblée nationale pour cinq ans.
Et ce ne sont pas les quelques cafouillages et imprécisions qui émaillent les dernières sorties médiatiques des ministres qui pourront y changer quoi que ce soit. Et cela pour une raison très simple : l'opposition n'a rien à proposer en échange. Que Dominique Strass-Kahn affirme que "la France mériterait une cohabitation" ou que Ségolène Royal exhorte les Français à "préserver l'équilibre de la République" (phrase qui au passage ne veut rien dire, à moins que le présidente de Conseil régional de Poitou-Charente ne préconise à la République un régime sans cholestérol accompagné de beaucoup de sport...), cela démontre sans l'ombre d'un doute que le PS n'a pas d'autre argument à proposer aux électeurs qu'une diaobolisation de l'Etat UMP. Comme si à peine un mois après avoir confortablement envoyé Nicolas Sarkozy à l'Elysée, les Français allaient accorder leur confiance à un parti auquel ils ont signifier le 6 mai qu'ils ne voulaient ni de sa candidate ni de son projet. Et comme si cela ne représentait pas déjà un handicap suffisamment sérieux, le parti socialiste se tire des balles dans le pied dès qu'il le peut, au risque de perdre quelques unes des rares circonscriptions qui lui sont acquises sans combattre. La 21e circonscription de Paris en est un des meilleurs exemples : Bertrand Delanoë menace d'une action en justice le député PS sortant, Michel Charzat qui non reconduit par le PS utilise une photo du maire de Paris dans sa propagande électorale (et dire que personne au PS n'a une seconde envisagé de poursuivre Georges Frêche en justice, alors même qu'il porte atteinte à l'ensemble des socialistes)...
Mais à la gauche du PS, la situation n'est pas plus reluisante. On n'ose à peine évoquer le PCF par respect pour ce vieux malade agonisant en espérant que la perte de son groupe parlementaire lui fera office d'euthanasie.
Les Verts, non contents d'avoir bu la tasse lors de la présidentielle, s'apprêtent à remettre ça les 10 et 17 juin après avoir refusé prétentieusement un accord électoral avec le PS. Leur secrétaire nationale, Cécile Duflot tente de se justifier : "nous avons présenté 560 candidats, le but n'est pas seulement de voir les sortants reconduits, mais aussi d'engranger le plus de voix possibles pour faire entendre la voix de l'écologie. Nous avons obtenu 576.000 suffrages au premier tour de la présidentielle, notre objectif est de doubler la mise". Il aurait été plus franc et plus digne de sa part d'avouer que son parti, comme ne nombreux autres ne présente des candidats que pour partir à la chasse au financement public : plus d'un 1,5 euros par an et par voix obtenues au premier tour ça fait réfléchir...
Quant à la LCR, par la voix d'Olivier Besancenot, à défaut de rêver au grand soir, elle rêve tout court, puisque que le facteur assure : "rien ne dit qu'on se prendra une gamelle à ces élections parce que je crois que les gens comprennent qu'il faut un contre-pouvoir au parti socialiste". Peut-être est-il temps de les prévenir que c'est l'UMP et non le PS qui est au pouvoir depuis cinq ans...