Des associations guadeloupéennes soutenues par le collectif martiniquais ont décidé d’une manifestation le samedi 1er juin 2013 à partir de 9h à Pointe-à-Pitre (place de la victoire) contre les nouvelles dérogations à l’interdiction des épandages aériens de pesticides et l’usage massif de pesticides. Cette pratique de traitement augmente la dérive des produits et donc leur toxicité pour l’environnement, d’autant que l’arrêté préfectoral laisse le périmètre de sécurité minimal et inchangé à 50 mètres même près des écoles, alors qu’il varie de 100 à 800 mètres dans les autres pays industrialisés.
L'épandage aérien est interdit sur le territoire par une directive européenne de 2009 et autorisé ponctuellement par dérogation dans certaines conditions non réunies ici. Malgré 30 ans de chlordécone et 40 ans d’épandages aériens, les maladies des bananeraies persistent et des dérogations à l’interdiction continuent à être signées annuellement par les préfets de Martinique puis, de Guadeloupe, le 29 avril 2013. Le tribunal administratif de Basse-Terre avait pourtant interdit la précédente dérogation en décembre 2012 suite à un recours de 4 associations (ASFA/AMAZONA/IRETRA/SOS Environnement). L’Etat, grâce à nos impôts, a fait appel de cette décision du tribunal administratif et le jugement se fera prochainement à la cour d’appel de Bordeaux.
Surexposition de certaines populations situées au vent des bananeraies
Ces molécules sont un cocktail d’eau ou d’huile d’hydrocarbures polyaromatiques (banole), de dérivés benzéniques et de triazolés épandus sur les bananeraies. Les fréquences de certains cancers chez les adultes (prostate, lymphomes, œsophage) et surtout chez les enfants, d’allergies, d'infertilité, d’obésité, de la mortalité infantile, de malformations congénitales posent question. Ces pesticides, comme le chlordécone, sont des perturbateurs endocriniens mais la Préfète n’a pas mentionné clairement ceux qui seront réellement utilisés. De plus, leurs effets « cocktail » en milieu tropical sur une population, une faune et une flore déjà polluées n’ont jamais été évalués par l’Etat et il n’existe pas d’études des populations surexposées à ces toxiques. 14 communes de Basse Terre et de Grande Terre sont concernées par l’arrêté dérogatoire. Comme dans certaines régions françaises, les villes de nos représentants politiques, Vieux-Habitants, Baie-Mahault, Les Abymes et le quartier chemin neuf de Trois-Rivières ne sont pas concernés par cette dérogation. Comment doit-on l’interpréter ?
Pollution EAU-SOL-ALIMENTS-HOMMES-AIR
Les hommes, les enfants, les cordons ombilicaux, les animaux sont déjà presque tous « chlordéconés » par ce pesticide antillais présent dans l’eau et dans nos sols pour environ encore 700 ans minimum. La préfète va renouveler une interdiction de pêche de poissons et crustacés jusqu’à 1 mile de certaines côtes. On retrouve même des hydrocarbures polyaromatiques dans les huîtres et les sédiments du grand cul de sac marin pourtant classé réserve naturelle (Ramdine, mai 2012). Malgré ce fait, la région constate en 2011 que les Antilles consomment encore trois fois plus de pesticides par unité de surface qu’en Métropole (Guadeloupe état de l'environnement 2011). Que font alors l’Etat ou la Région qui devraient protéger ces ressources naturelles déjà polluées ?
Il y a moyen de produire autrement et la déclaration de l’Union des Producteurs de Guadeloupe du 12/10/2012, qui sont également contre la technique des épandages aériens, en témoigne. La banane existe depuis 6000 ans sans cette technique et ne devrait pas disparaître aussi vite qu’annoncé. Nous demandons aux futurs candidats aux élections de définir clairement leurs positions vis à vis de ces pratiques culturales polluantes. La vie environnementale et la sécurité sanitaire humaine doivent primer devant la vie des bananeraies.
Les 28 organisations signataires du Collectif contre les Epandages Aériens de Guadeloupe :
ASFA - IRETRA - EnVie-Santé - Collectif de Vigilance Citoyenne - Le Gaiac - Basse Terre Environnement - SOS Basse-Terre Environnement - Guadeloupe Nature Environnement - URAPEG - ASSE - ONG COEDADE - 11 Secondes pour l'Environnement - SNES - FSU - CTU - CIPPA - Combat Ouvrier - Parti de Gauche - PCG - Institut Rémy Nainsouta - Comité Abou Jamal - La Tyrolienne - Collectif Martiniquais contre les épandages aériens - AMSES Martinique
Les associations nationales Agir pour l’environnement, FNAB, Générations Futures, Apiculteurs Midi-Pyrénées et Allassac ONGF nous soutiennent dans cette action.
Les Apiculteurs du Midi manifesteront à Toulouse le 2 juin de 10h à 12h en soutien à notre mouvement.
Contact : Collectif contre l'épandage aérien de pesticides en Guadeloupe Pétition en ligne : Pétition contre la reprise de l’épandage aérien