Il est des livres de vacances, de week-end, des livres pour se faire du bien, voyager, mais pas idiot.
C’est la raison pour laquelle j’aime Donna Leone, la plus italienne des romancières américaine, celle qui fait vibrer sa ville, Venise, nous en fait découvrir l’envers du décor, celui qui se refuse aux touristes, la vérolée.
Depuis des années je la lis, suis les aventures, les enquêtes de son commissaire, Brunetti, en prenant le risque de la séduction ou de la déception.
La déception était au rendez-vous du premier dont je vais vous parler, La femme au masque de chair. Il y est question de corruption, de mafia, de déchets toxiques, d’une femme fascinante, et de vengeance. Wouhé, d’accord, ça aurait pu marcher, mais ne me demandez pas pourquoi, ce roman m’a semblé aussi figé et artificiel que la beauté de la femme dont il y est question, ça ne marche pas.
Mais je n’ai pas lâché l’affaire pour autant et j’ai enchaîné avec La petite fille de ses rêves, et là, là je suis tombée sous le charme de cette histoire, celle de cette enfant à la troublante beauté retrouvée morte dans le canal, cette enfant blonde et rom qui va hanter les jours et les nuits de Brunetti. Reconstituer ses dernières heures, comprendre le pourquoi le comment de ce crime, mettre du sens, chercher, envers et contre tout, contre le clan, la famille, les autorités, et enfin rendre sa dignité à cette enfant martyre, la rendre à la terre, à la sérénité.
Ce livre à la lancinante musicale, lu d’une traite, a fait chavirer mon âme et mon cœur, m’a fait me souvenir que je voulais retourner à Venise, m’y perdre, m’y abandonner, m’y oublier.
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