Pourra t-on un jour parler du PSG sans que le nom de Luis Fernandez y soit automatiquement associé ? Sans qu'en période de crise ou de descente imminente en Ligue 2
l'ancien joueur et entraîneur parisien ne clame la main sur le cœur son attachement au club de la capitale, en tout bien tout honneur évidemment ? Non, du moins à en croire les médias, où
l'ancien milieu de terrain de l'équipe de France bénéficie d'indéniables relais depuis sa fin de carrière et sa récente reconversion en chroniqueur façon café du commerce.
Luis, c'est un bon client. Vous lui mettez un micro sous le nez, vous en avez pour vos deniers. À l'en croire, il aurait presque
inventé le PSG. Rappelons tout de même quelques vérités que cet éternel chevalier blanc, roi de la faute d'accord et de la liaison "mal t'à propos", a un peu tendance à oublier. Certes, il est un
enfant de l'ère Borelli, l'époque héroïque des premiers titres. Il y a longtemps incarné le joueur du PSG par excellence, adulé dans le Kop Boulogne, honni et craint en province pour son jeu
rugueux et sa"caisse" phénoménale. Mais lorsque l'appel des biftons venu du Matra Racing se fit entendre, il n'eut aucun mal à troquer le maillot rouge et bleu pour la défroque ciel et blanche. À
trahir en somme, pour aller bouffer dans la main de Lagardère père, comme le font aujourd'hui avec la docilité d'un troupeau de Charolais nos athlètes dans celle du fils…
Attaché à Paris Luis ? Oui, mais à un Paris au sens large. Quand a ressurgi il y a quelques années le serpent de mer de l'autre
grand club parisien que l'on attend toujours, Luis n'a t-il pas été l'un des premiers à grenouiller autour de ce fumeux projet, mort-né comme tous ceux qui l'ont précédé ? Passons au chapitre
entraîneur, puisque coach Fernandez, Don Quichotte des causes perdues, aime bien se prévaloir de son bilan sur le banc parisien. Nous ne ferons pas l'injure de lui parler de son retour manqué en
2000. Comme Artur Jorge et tant d'autres avant lui, il avait simplement oublié que, Porte d'Auteuil plus qu'ailleurs, un technicien ne peut pas être et avoir été. Mais dans sa période glorieuse,
celle qui culmine en mai 1996 avec la victoire en Coupe d'Europe des vainqueurs de coupes, Luis est loin d'avoir un bilan élogieux. Le championnat 1996 perdu on ne sait comment face à Auxerre
après avoir enchaîné les victoires et compté un confortable matelas de points d'avance témoigne de l'incapacité de "coach Luis" de gérer un effectif autrement que dans l'urgence. L'arrivée de
Noah "l'ambianceur" pour détendre l'atmosphère et remobiliser les troupes avant la finale de coupe d'Europe prouve aussi, en dépit des pressions extérieures, que tout n'était pas si
rose entre lui et ses joueurs.
Alors oui, Luis bénéficie toujours de vrais soutiens dans les tribunes du Parc des Princes. Mais à trop en user, même s'il s'en
défend, il finira bien un jour par lasser. Qu'il se contente pour l'instant de jouer les grandes gueules, ce qu'il fait de mieux, sur les ondes de RMC, et qu'il arrête d'endosser le costume
d'homme de l'ombre, encore plus large pour lui que ceux à la coupe douteuse qu'il adopta un temps pour s'imaginer en entraîneur à l'italienne. Il ne risquera pas ainsi de dilapider définitivement
le capital de sympathie engrangé à l'époque où sa silhouette voûtée caractéristique faisait la loi sur les terrains.
PS : Ce billet est une reprise de celui publié en novembre dernier. L'histoire du PSG ces dix dernières années étant un éternel recommencement, une tragi-comédie qui voit ressurgir les mêmes
acteurs avec les résultats que l'on sait, pas besoin de se fouler… Dommage pour Alain Cayzac, qui avait au moins le mérite d'être sincèrement attaché à ce club.