Je regardais passer les cyclistes, un week-end, et j’ai noté
qu’ils paraissaient tous riches. Jadis, seuls les pauvres se déplaçaient à
bicyclette. Cela m’a rappelé une réflexion que je me fais souvent :
pourquoi les riches semblent-ils voler les pauvres ?
Les riches ne vivent-ils pas à la campagne, alors que c’était
jadis le lieu d’une « abjecte pauvreté » selon l’expression de The
Economist ? N’y avait-il pas une tradition, en Angleterre, qui voulait que
les étudiants des universités aillent affronter les gens des basses castes ?...
Je me demande s’il n’y a pas ici quelque chose des films de Maurice
Pialat. Ce que le pauvre a, et que n’a pas le riche, c’est la vie. Mais le
riche a les moyens d’acheter ce qu’il n’a pas. Seulement la vie n’est pas une
chose. Et ce qu’achète le riche est dénaturé. Personne ne trouve son compte
dans cette affaire. Certainement pas le pauvre.
Et si l’on construisait une société qui produise des hommes
bien finis ?