Piff Gang est un collectif londonien faisant un peu figure de paria dans l’environnement traditionnel du hip hop britannique. En proposant des lyrics hédonistes sur des beats laidback, la meute de rappeurs (ils sont dix!) se positionne en rupture de l’esthétique testostéronée, près du bitume et impulsive du Grime/UK Garage, dont les figures de légendes sont le So Solid Crew, Wiley, Dizzee Rascal ou encore Kano. Le nom est suffisamment explicite, ici la feuille de cannabis est reine.
Au niveau des sonorités, on pense directement à Wiz Khalifa, Curren$y, Smoke Dza et à tous ces artistes qui privilégient une instrumentation atmosphérique, propice au partage du calumet de la paix. Ceci dit, le Piff Gang fait plus que nous fournir une pale copie de l’Amérique. En chefs d’orchestres, on retrouve sur leurs différents projets la crème des jeunes producteurs d’outre-Manche, notamment deux vétérans de la ligue de battle de beatmakers Louis Den, à savoir Budgie et S-Type, Cranks, et surtout Sumgii. Ce dernier est le meilleur exemple de ce que peut constituer le syncrétisme entre la nouvelle scène des States et le son anglais. Il suffit d’écouter les excellents «Late Night Caller», « Jet Pack » ou encore «Trippin».
C’est là que ces mecs sont vraiment intéréssants. Leurs fringues Trapstar et leur accent tranchant crient Londres. Certes, on peut leurs reprocher de marteler la devise « Money, Clothes, Hoes » mais qu’importe! C’est vraiment bien exécuté.En un peu moins de deux ans, le crew sort cinq free albums, dont Plantlife qui n’avait pas manqué d’attirer l’attention de la rédaction. Greenhouse, le projet qui suivait, est sans doute ce qu’ils ont fait de mieux.
Le 20 Avril dernier, célébration du 4-20 oblige, sortait PG-13 qui fait office d’appetizer avant la prochaine tape prévue pour l’été. On y retrouve le morceau « It’s Pizzy ». Produit par Sumgii, cet hymne n’aura aucun mal à créer le grabuge en live.
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