à la recherche du requin-pèlerin

Chaque année une campagne d’information invite les professionnels de la mer et les plaisanciers à faire part de leurs observations de requins-pèlerin dans les zones côtières de leur navigation. L’Association pour l’Etude et la Conservation des Sélasiens A.P.E.C.S a depuis 1997 mis en place cette campagne qui est désormais Nationale.

Du printemps à septembre-octobre le requin-pèlerin se rapproche des zones côtières pour y trouver sa nourriture, notamment du plancton qui abonde souvent auprès des bancs de sardines. La zone entre Belle-Ile Groix et les Glénan est donc propice à ces observations car la pêche ou la chasse du requin-pèlerin  est désormais interdite.

Concarneau avec son usine de traitement de déchets la SFIM* possédait un de ces bateaux chasseurs, Claude Péchenard alors Directeur de l’usine acheta en 1957 une ancienne unité de la mer du nord, une forte coque en bois de 16m avec un moteur Duvant de 140 CV. Elle est francisée en juin 1951, Le Tom Souville (du nom de Thomas Souville dit Tom Souville dit aussi Captain Tom  par les anglais né à Calais en 1777 célèbre corsaire-mort en 1839.)

*SFIM, dans le langage concarnois "Ker Flair" la maison des odeurs... Aujourd'hui la Saria

Ex J.J.3, Tom  Souville ici sort de Concarneau en 1962, son immatriculation 3656 va changer et devient CC 3930 puis  CC 318170  le 20-10-1975.

Le frère de Claude, Marc devenu Directeur de l’Usine décide d’installer un lance harpon sur l’avant et d’effectuer quelques modifications de la passerelle. Le Tom Souville est  désormais Chasseur de requin-pèlerin.

Requin-pèlerin débarqué du Tom Souville poids 8 tonnes – Mai 1968

Durant de nombreuses années il va effectuer des sorties  et ramener des « tonnes » de pèlerins qui iront directement à l’usine du Poteau Vert pour le traitement, le requin-pèlerin est apprécié pour sa chair, pour sa peau, ses os et son foie pour des huiles en cosmétique. 

Marc Pèchenard à gauche et l’Equipage du Tom Souville en 1990. Au milieu Jos Credou le patron.

Dans les années 1990 la rareté des prises oblige à cesser cette activité qui sera rapidement interdite. Le bateau est radié de la flotte le 15-11-1991 pour destruction. Il sera sauvé, offert au Musée à flot de Douarnenez qu’il rejoint non sans mal car la coque mal menée durant toutes ces années donnera bien des soucis à l’équipage de conduite. 

Tom  Souville au port Musée du Port- Rhu à Douarnenez

Au port musée son entretien exige de gros moyens financiers et le bateau est laissé pratiquement à l’abandon en 2009 il est retiré des collections du Musée et déplacé au cimetière des bateaux à Pors An Eostig. Cette même année une Association du Nord de la France tente de le rapatrier vers sa région d’origine mais le transport par la route va s’arrêter brusquement lors du grutage du bateau celui-ci ne résiste par à l’effort et il faut se résigner à ne pas poursuivre l’opération.

Il faudra encore attendre deux ans pour que ce qui est devenue maintenant une épave soit déconstruit à la demande de la ville de Douarnenez, le Mardi 28 juin 2011 Tom Souville achève son existence sous les coups d’un tracto-pelle. Le Canon lance harpon et l’hélice seront gardés au Musée.

Photos Quéau M.L

Historique par Jean-Michel Robert

pour la petite anecdote: vôtre Sardine en 1975 à bord du Tom Souville, à la pêche aux tacauds sur Basse Jaune plateau rocheux à l'Est de Penfret lors d'une des nombreuses sorties pour remplir les aquariums du Musée de la Pêche. Marc Pèchenart était alors Président de l'association des Amis du Musée de la Pêche... Jos Crédou le patron me faisait réciter l'alphabet du code des signaux !