Ces analgésiques anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène, le diclofénac, les coxibs, sont largement utilisés pour soulager la douleur et l’inflammation, en particulier en cas de douleur chronique, et dans ce cas àlong terme. Ce sont justement ces patients qui prennent régulièrement ces médicaments qui, selon cette analyse sont concernés par ce risque accru d’infarctus. Certes, l’augmentation du risque identifié par l’étude reste faible, puisque la prise d’une dose élevée de diclofénac ou de coxibs pendant un an chez 1.000 patients entraînera 3 cas de crises cardiaques de plus que vs placebo.
Le risque est faible, mais réel. Car obtenu à partir de l’analyse de données portant au total sur plus de 350.000 participants à 639 essais contrôlés randomisés portant sur les effets des AINS à dose élevée (diclofénac (150 mg/jour), ibuprofène (2400 mg), naproxène (1000 mg)) vs placebo.
· Les conclusions mettent l’accent sur les coxibs et le diclofénac qui augmentent le risque d’événement vasculaire majeur d’environ 30% vs placebo (RR respectifs 1,37 et 1,41).
· L’ibuprofène augmente le risque d’événements coronariens majeurs (RR 2,22) mais moins d’événements vasculaires majeurs comme les AVC.
· Sur 1000 patients prenant à long terme un coxib ou le diclofénac, ce sont 3 cas en plus d’évéements vasculaires majeurs par rapport au placebo.
· Le naproxène s’avère sans effet significatif sur le risque cardiovasculaire.
· Enfin, le risque de décès par accident vasculaire est augmenté de manière significative par les coxibs (RR 1,58) IC 99% 1,00 à 2,49) et le diclofénac (RR 1,65). L’augmentation n’est pas significative avec
· l’ibuprofène et le naproxène.
· Le risque d’insuffisance cardiaque a été pratiquement multiplié par 2 par tous les AINS,
· et tous les AINS ont augmenté le risque de complications gastro-intestinales.
Attention, une étude de 2011, publiée dans la revue Circulation de l’American Heart Association avait alerté sur un risque supplémentaire, avec la prise d’AINS, de 55% de récidive ou de décès de crise cardiaque en cas d’antécédent. Cette nouvelle étude confirme cette précédente conclusion avec une analyse spécifique qui indique également que l’augmentation du risque de crise cardiaque est plus élevée chez les patients ayant des antécédents de maladie cardiaque ou des facteurs de risque tels qu’une l’hypercholestérolémie.
Avant toute prise d’AINS, l’avis du médecin est donc souhaitable.
Source:The Lancet online May 30 2013 doi:10.1016/S0140-6736(13)60900-9
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