Les robots ressemblent toujours plus aux humains et se dotent désormais de capteurs sensitifs capables de leur procurer des sensations de toucher semblables à celles des hommes.
Les robots se rapprochent toujours un peu plus des hommes et peuvent désormais avoir une perception de ce qu'ils touchent. Si récemment des chercheurs ont mis au point des robots capables de reconnaître les objets qu'ils tiennent dans leur main, cette fois des ingénieurs de chez Cordis ont mis au point une peau artificielle et des capteurs qui donnent aux robots un sens artificiel du toucher. Et si ce projet, nommé Roboskin n'est pas le premier du genre (en 2011, des chercheurs de l’université de technologie de Munich avaient créé une "peau artificielle" permettant aux robots de détecter des sensations liées aux éléments extérieurs), elle se distingue par le fait qu'elle utilise cette fois des matériaux piézoélectriques et organiques semi-conducteur flexibles.
Une méthode originale qui utilise des matériaux nouveaux
La piézoélectricité est la propriété que possèdent certains corps à faire apparaître à leur surface des charges d'électricité quand ils sont soumis à une pressions. Ces matériaux ont permis, dans un premier temps, à la peau artificielle (modelée à partir de vraie peau) qui possède un minuscule réseau de nerfs qui permettent de ressentir les changements comme le chaud et le froid, le rugueux et le lisse. Mais mettre au point le robot « Kaspar » n'a pas été chose facile, car ces matériaux ne permettent pas à celui-ci de distinguer le toucher utile de celui indésirable. Grâce aux capteurs électroniques et à un logiciel d'application préalablement chargé, chaque sensation du robot était classée afin d'enrichir une base de « données tactiles », sans cesse améliorable au fur et à mesure des expériences du robot. « Nous avons opté ici pour une programmation qui passe par la démonstration et une sorte de jeu qui aide le robot à apprendre au fur et à mesure par le sentiment, la pratique et l’interaction », explique G. Cannata, coordinateur du projet, qui ajoute « Nous avons dû générer un degré de conscience dans les robots pour les aider à réagir aux événements tactiles et au contact physique avec le monde extérieur ».
Une avancée qui peut s'étendre dans de nombreux domaines
D'après Giorgio Cannata, «Dans un avenir proche, nous verrons de plus en plus de matériaux piézoélectriques qui peuvent agir comme des capteurs, car ils réagissent aux changements provoqués par le contact avec une force extérieure». Les chercheurs sont même parvenus à mettre au point des patches sensitifs applicables à différents points de contact du robot (pieds, joues, bras). Ce projet a été conduit grâce à des plateformes robotiques qui pourront un jour être utilisées dans les industries, les hôpitaux, et même directement chez soi. « Nous en sommes encore au stade de démonstration pré-commerciale, mais la dernière version de nos capteurs tactiles a clairement un potentiel dans l'industrie comme dans les usines qui cherchent des moyens sûrs et rentables en utilisant des robots qui seront en contact plus étroits avec les travailleurs humains » explique G. Cannata. « La clef est de s'assurer que nos technologies de base soient compatibles sur différentes plateformes robotiques. Et c'est ce que nous avons accompli. » conclut-il.