Je n’ai pas l’intention d’énumérer les preuves de l’existence de Dieu, dont celle, célèbre jadis, du Moteur premier. Elles m’apparaissent peu
Les phénomènes parfois étonnants, bizarres, excentriques, d’une complexité inouïe, que nous présentent les sciences naturelles, m’inclinent à présumer une Force intelligente (ou des forces intelligentes) à l’œuvre dans la nature. Dieu aurait donné le coup d’envoi, et un aspect ou l’autre de la divinité soutiendrait, dans son déploiement, l’aventure cosmique, continuerait à expérimenter dans une débauche de formes — et de complications parfois inutiles — que la sélection naturelle, darwinienne ou néodarwinienne ne saurait à elle seule expliquer.
À titre d’illustrations. Au fond des abysses vit une crevette qui, des ténèbres, lance des signaux lumineux pour attirer ses proies. Comment la sélection darwinienne aurait-elle pu en arriver à la doter d’un tel organe ? Tu connais les colibris, ces oiseaux-mouches qui, l’été, viennent dans nos mangeoires. Comment la sélection aurait-elle pu conférer à cette espèce son vol hélicoptère ? Dans les eaux de l’océan Austral, on trouve le
Il ne peut exister qu’une ou des intelligences derrière tout ça. Cette planète paraît un immense laboratoire, où des transporteurs de fluide vital semblent avoir expérimenté d’abondance, semblent avoir ajouté grandement à la danse initiale de Maya, cette représentation sensible, ondoyante et transitoire qu’offriraient à Dieu toutes ses créatures.
(Propos pour Jacob, Éd. de la Grenouille Bleue)