Clap de fin pour pour la saga du Voyage des Pères ? Avec Transhumance, David Ratte referme en tout cas son quadriptyque consacré à L’Exode, cette quête par les Juifs tout juste libérés en route vers la Terre Promise, avec beaucoup d’humour. La série, tout en s’appuyant sur les récits millénaires rassemblés dans La Bible, a en effet su développer une approche originale, en jouant sur le décalage entre l’Histoire, peuplée de grands hommes irréprochables et infaillibles, et la réalité, évidemment beaucoup moins glorieuse.
Si Yona aura une descendance illustre (il fut l’un des ancêtres de Jonas, dont les fils Pierre et André deviendront deux des apôtres), lui-même n’est pourtant pas si recommandable. Râleur, peu courageux, opportuniste, cet énergumène peu fréquentable sera le héros choisi par David Ratte pour narrer une version beaucoup plus crédible, en dépit des nombreux anachronismes de langages bien jubilatoires qui ponctuent ce récit. Drôle sans être iconoclaste (le premier album de la série a d’ailleurs reçu le Prix international de la BD chrétienne au festival d’Angoulême 2008), une série lisible quelles que soient vos opinions religieuse.