Vous êtes au bord de la dépression saisonnière, du pétage de boulon sans levée d’écrou, vous vous êtes le fruit des amours contre-nature d’une pile électrique et d’un auto-cuiseur. Vous remettez tout en question, votre vie, la couleur du papier peint celle de vos cheveux, vous voyez tout en gris. Vous allez à la FNAC, acheter un essai sociologique, un truc intello, un livre chiant, un machin pour réfléchir, refaire le monde, comme s’il vous attendait le monde, vous, votre boîte à outil et votre bouquin pour mode d’emploi.
Bref, vous trainez votre humeur de bouledogue dans les rayons, sans conviction, rien ne vous plait rien ne vous séduit, vous devenez pitbull, le premier qui vous branche, vous le mordez, vous n’êtes pas là pour vous taper un rat de bibliothèque, pas assez désespérée pour ça.
Et puis vous croisez le chemin de Margaux Motin, enfin de son album, faut pas rêver, mais c’est déjà très bien, vous faites votre hypocrite, vous êtes là pour du sérieux, mais vous savez qu’en repassant vous allez vous emparer, qu’il va être vôtre … Et vous retrouvez à faire la queue à la caisse (remarquez que quelque soit le jour ou l’heure, il y a TOUJOURS la queue aux caisse à la FNAC), vous ouvrez VOTRE Motin, et c’est parti le voyage sur le grand toboggan du rire et de la tendresse. Mais merde, les encaissements se font trop vites, vous y êtes déjà femme à la dame, faut refermer votre livre, le tendre à la dame. Elle s’en saisit, vous l’arrache des mains, le scanne, l’ouvre, sacrilège, le parcourt, vous payez, elle rit, vous vous maîtrisez, vous souvenez que n’avez plus 4 ans, elle tourne Votre page, rit à nouveau, votre paiement est accepté, donne-moi mon livre salope, non mais t’as qu’à t’en acheter un, pouilleuse.
Direction la maison, au pas de course, écartez-vous les gastéropodes, ce soir vous avez rencard … avec Margaux Motin.
Margaux c’est la copine qui ne vous connait pas pas que vous croyez connaître, vous la suivez au quotidien, êtes une fidèle de son blog.
C’est déjantée, la douée pour la vie, celle qui la bouffe qui la boit, un peu vous en mieux en pire, qui ose dire, dessiner avec légèreté les travers de nous les femmes, déesses en talons hauts, qui jurent, rotent, pètent, prêtes à se damner pour un sac.
Et Margaux nous la retrouvons, la découvrons libre, libre mais néanmoins mère, libre de mener sa vie comme elle l’entend, libre de rencontrer Paco, THE BIG LOVE, recommencer la valse des premières fois, des doutes, des hésitations, de se jeter dans le vide, avec du poil autour. Parce que Margaux peut être perçue comme vulgaire, parce qu’il est des mots qui dans la bouche d’une femme peuvent être perçus comme choquants pour les hypocrites, les mêmes mots qui ponctuent nos phrases et notre quotidien, margaux a l’elegance naturelle de celle qui aiment et se moquent de la mode parce que c’est elles qui la font, Margaux est drôle, Margaux est une confiserie régressive, Margaux elle vous donne l’envie de vous faire greffer une queue au cul pour la remuer montrer votre joie …
Alors, promis une fois que vous aurez refermé votre livre, du fin fond de votre couette, de votre gouffre de morosité, après que votre entourage inquiet, aura maintes fois toqué à votre porte pour s’enquérir des cris jubilatoires que vous aurez poussé, vous n’aurez qu’une hâte, la partager, prêter, offrir cet ouvrage, et le conseiller à votre tour …
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