Le projet Deucalion, étape 1 : la construction de l'offre

Publié le 31 mai 2013 par Gaga96 @gaga96fr
Voici le deuxième article sur le projet Deucalion (voir le premier ici). Après l'idée, la construction de l'offre.

De l'idée à la conception d'une offre

L'idée initiale, démocratiser la médiation technique, c'est bien, c'est beau, c'est noble. Mais ça ne suffit pas.
Il faut transformer cette idée en offre commerciale, sinon on n'arrivera à rien : pas de financement pour les éventuels outils à construire, un temps infini (à mon échelle) pour arriver à convaincre les industriels qu'il est dans leur intérêt de sortir de leur secteur d'activité pour innover. L'argent est le nerf de la guerre.
Oh, il ne s'agit pas de devenir riche (même si je ne cracherais pas sur un salaire élevé), mais simplement de se donner les moyens de réaliser un beau projet : faire en sorte que l'industrie innove.
Dans mon précédent article, j'ai fait la liste des principaux problèmes que rencontre la médiation technique pour s'imposer : manque de notoriété, référencement internet impossible, faible récurrence de l'activité, viralité faible, prix trop élevé pour les PME. Démocratiser la médiation technique, c'est en gros résoudre tous ces problèmes. La belle affaire, me direz-vous.
Oui, mais expliciter le problème, c'est déjà commencer à y répondre.
Voici en gros la méthode que j'ai employé pour concevoir une offre :
  1. Je pose le problème.
  2. Je discute avec mes proches, on échange des idées, des pistes de réflexions. Un premier concept d'offre se dégage.
  3. J'approfondis ce concept, j'imagine comment gagner de l'argent avec. Je continue à en discuter, avec mes collaborateurs ou mes partenaires. On me soumets de nouvelles pistes de réflexions. De nouveaux concepts d'offre, complémentaires ou alternatifs, sont mises à jour.
  4. Au bout d'un moment, l'un de ces concepts semble prendre le dessus : plus global que les autres, plus pertinent que la première idée. Je retiens ce concept.
  5. Je revois les autres concepts, j'écarte ceux qui ne s'intègrent pas vraiment avec le concept retenu, j'intègre les concepts qui se marient le mieux avec, je mets de côté les concepts qui pourraient compléter l'offre.
  6. Je synthétise le tout.
C'est en gros la trame d'un brainstorming, sauf qu'il s'étale sur plusieurs semaines et que le groupe de réflexion n'est pas fixe.
La première étape est cruciale, car elle permet de cadrer la réflexion. Les étapes 2 et 3 sont des étapes de réflexion divergente : il s'agit de s'autoriser les idées les plus farfelues, sans se censurer, afin que les bonnes idées soient évoquées. En effet, une bonne idée est fréquemment émise par rebond sur une idée moyenne, voire médiocre ou totalement débile. Si la mauvaise idée n'avait pas été là, la bonne idée n'aurait jamais vu le jour.
Au passage, une remarque générale sur les brainstormings. Il ne faut pas censurer les idées dans cette phase, mais il ne faut pas non plus censurer les critiques des idées. Les critiques font souvent émerger des idées alternatives qui s'appuient sur le défaut d'une idée dénoncé par une critique.
Les étapes 4 et 5 correspondent à une sélection convergente : le but est de passer d'un tas d'idées, dont beaucoup de déchet, à une ou plusieurs idées vraiment pertinentes. Enfin, la dernière étape consiste simplement à mettre par écrit le concept qui a émergé et les concepts complémentaires.

Illustration

Sans rentrer dans le détail de toutes les idées et concepts que j'ai pu échanger sur quelques semaines, voici dans les grandes lignes l'évolution de mes réflexions.
Mon premier concept d'offre consistait à imaginer des besoins, à écrire les rapports de mission correspondant et à les vendre. Typiquement sous forme d'e-books sur Amazon. J'ai déjà publié un livre électronique, je m'aventurais donc en territoire connu. 
Avec du recul, c'était vraiment bof bof, comme idée. Mais il me fallait ce premier concept pour échanger avec d'autres. De plus, ce concept répondait en partie à la problématique évoquée initialement : écrire un livre augmente la notoriété de son auteur, le fait de traiter un sujet permet de créer du référencement internet autour des mots-clés correspondants, le prix d'un e-book est faible car les acheteurs sont nombreux à se partager le coût de son contenu...
Et puis, les échanges ont commencé. Voici quelques éléments de réflexion qui m'ont été suggérés, ou que j'ai imaginé en réponse à des remarques :
  • Une mission pour un client, c'est un cahier des charges super ciblé, qui n'intéresse que lui. Élargissons le sujet traité à une classe de problèmes, à une thématique transversale.
  • Un rapport cite des entreprises dont certaines vont devenir fournisseurs du client. Si un rapports est lu par beaucoup de lecteurs, ces entreprises bénéficient d'une publicité. Et si on faisait payer les entreprises citées ?
  • Le livre électronique, c'est bien, mais pourquoi pas une plateforme internet, façon Wikipédia, pour augmenter le nombre de lecteurs ? 
  • Une plateforme qui met en relation deux populations (les clients potentiels et les fournisseurs), c'est un réseau social de rencontre, un peu comme Meetic.
  • La plateforme n'est attractive pour une population que si l'autre population est présente. C'est la poule et l’œuf. Si le contenu est gratuit et de qualité, on peut commencer par attirer les visiteurs (clients potentiels). Moralité, on ne fait payer que les entreprises citées.
  • L'abonnement payant au site, c'est bien, mais il est difficile de garantir à des entreprises qu'elles vont avoir des clients. Proposons-leur plutôt de payer les mises en relation.
  • Pourquoi un lecteur intéressé par la technologie d'une entreprise passerait par la plateforme ? Il lui faut une valeur ajoutée. Ce pourrait être l'anonymat du contact initial, car c'est un argument de vente important de la médiation technique.
Voilà. Avec tout cela, et bien d'autres idées qui sont au chaud dans les tiroirs en cas de besoin, j'ai pu concevoir une offre. Vous pouvez la découvrir ici :

Projet Deucalion : un réseau social pour linnovation from Stéphane Gasser
Reste à mettre des chiffres pour voir si l'offre est rentable. C'est l'étape suivante, que j'évoquerais dans mon prochain article sur ce projet.