Il serait licite, et même recommandé, de massacrer les premières dès que, au choix, la Commission de Bruxelles, la Banque Centrale Européenne ou le MEDEF en font la demande, par contre remettre en cause les secondes relèverait du crime de lèse République. C’est du moins ce que peut laisser croire l’argumentation développée par quelques élus écolo-socialistes, suivis par certains représentants de l’UMP et du Modem.
On ne défend pas la démocratie, on la met en péril, quand, à propos d’un texte, fut-il excellent, on utilise des arguments qui n’ont d’autre effet que de persuader les citoyens qu’il n’existe pour eux, qu’une seule alternative : approuver ou se taire. On voit dans quelle impasse ce genre de pratique a conduit l’Europe dont le rejet s’accentue chaque jour.
Alors défendre et promouvoir un texte qu’on croit utile et juste, oui. Exiger, une fois qu’il a été voté et promulgué, qu’il s’applique partout de façon égale sur tout le territoire de la République, d’accord (je signale au passage que d’autres lois, bien antérieures au mariage pour tous, mériteraient, elles aussi un peu, d’attention, par exemple, et au hasard, tout ce qui concerne la contraception). Mais qu’on laisse croire qu’il ne peut être ni discuté ni remis en cause, non, cent fois non ! Le droit est fait pour évoluer et, si l’on croit en la démocratie, on doit admettre qu’il est possible que ses évolutions nous déplaisent. Même ceux qui, croyant les rendre éternelles et immuables, ont gravé leurs lois dans le marbre, se sont trompés. Le temps en a effacé les lettres et leurs descendants en ont oublié l'esprit.
CHAMBOLLE